Historique de l'hindouisme: histoire de l'hindouisme
Le « Guide des Religions », des Éditions du Dauphin résume clairement la mise en place de la civilisation indienne. Au XVIe siècle avant Jésus Christ, et probablement même plus tôt, des tribus émigré du nord de la Mer Caspienne, à travers l’Iran jusqu’en lu Elles emportèrent la religion brahmanique, dont les textes sacrés étaient les Veda. Ceux-ci avaient été révélés aux sages de l’origine Veda vient de la racine indo-européenne « vid », voir et comprendre. A cette haute époque, l’écriture n’existait pas, les Veda étaient: donc des textes oraux, entretenus par la répétition. Les trois premiers des quatre Veda précisent les gestes, récitations et chants entourent le sacrifice. Là est l’essentiel de l’hindouisme : dar rituel du sacrifice.
Ces tribus étaient nomades et ne pouvaient donc construire temple. L’aire sacrificielle était délimitée avant la cérémonie désacralisée ensuite. Il n’y avait pas d’image, dont le transportai été du reste impossible, pas de texte. Tout était dans les offrandes versées sur le feu. Les offrandes consistaient en beurre fondu, en jus de plante et en animaux. Ceux-ci semblaient limités aux volailles aux ovins, surtout aux mâles car improductifs. Les bovins était
protégés car ils formaient la richesse de la tribu, soit pour produire le lait et les veaux, soit pour porter et ensuite pour labourer, lorsque ces tribus se sédentarisèrent. Les bovins bénéficiaient donc d’un interdit alimentaire. Le sacrifice était offert aux dieux, mais certaines parties étaient partagées entre les sacrifiant et les restes étaient distribués aux membres de l’assemblée.
Le moment des sacrifices était, comme dans toute religion, déterminé par l’astronomie. Le rituel était précis, fixé non seulement dans le texte mais aussi dans l’intonation. Il est le garant de l’ordre cosmique. Les exécutants du rite sont soutenus par le brahmane qui rectifie leurs erreurs s’il y en a. Le brahmane est le dépositaire des textes sacrés. Il les connaît parfaitement.
Terribles ou bienveillants, les trente-trois dieux du védisme (mais avec leurs dérivations, ils sont en fait innombrables) doivent être placés dans de bonnes dispositions par les sacrifices ; les hommes en attendent longue vie, richesse et descendance nombreuse, surtout en héritiers mâles. Les trois dieux principaux sont Varuna, le dieu de l’ordre cosmique, Mitra et Aryaman. Varuna perdra de son importance au profit d’Agni, dieu du feu. Mais Shiva, le bienveillant, occupera le premier plan par la suite tandis que Vishnu représentera l’homme cosmique.
Actuellement, les animaux ne sont plus sacrifiés, mais les offrandes sont toujours nombreuses et les brahmanes sont toujours les conservateurs des Veda. Avec le temps, d’autres textes sont venus accompagner les Veda : le Brahmana, YAranyaka et les Upanishad. L’ensemble est la « révélation » ou shruti, de la racine « shru », entendre, exprimant la transmission orale. La position de fondement du brahmane dans la société indienne s’exprime par son rôle ancestral : non seulement la conservation des textes sacrés, mais la canalisation de l’énergie universelle.
Au VIe siècle avant Jésus Christ, de nouveaux commentaires des Veda, les Upanishad, vont apporter deux concepts inédits : le Sam- sâra, cycle des réincarnations et le Karma ou poids des actes accomplis dans les existences antérieures dont aucun indien ne peut se libérer, encore de nos jours. Par la suite l’hindouisme ajoutera deux concepts-clefs : YAtman et YAhimsâ. L’Atman désignait la respiration. Par extension, il signifiera le souffle de la vie et aussi ce qu’il v a de plus intérieur dans l’individu : le Soi. Cette notion est neuve et importante car elle fait coïncider l’Ame Universelle avec l’âme individuelle. L’Atman enfin se confondra avec un autre absolu : l’énergie universelle qui est le fondement de la vie et qui est aussi le Brahman.
Quant à l’Ahimsâ, sa racine indo-européenne est « han », frapper. C’est un concept de non-violence. Il s’appliquera notamment
aux animaux car des êtres humains, au cours de leurs renaissances successives, peuvent s’y réincarner. Le sacrifice védique prohibait on l’a vu, la vache et le taureau, indispensables à la vie matérielle de la tribu. Le sacrifice actuel s’interdit toute violence contre règne animal, jusqu’à l’œuf pour certains, de peur d’atteindre être réincarné. La ligne végétarienne sera adoptée et, du sacrifice il ne restera que des offrandes non animales et surtout le rite lui, sera maintenu, intact et indépendant.
Si dans la période védique, le sacrifice pouvait apporter le s ce seront maintenant les spéculations sur l’Atman-Brahmari seront censées conduire à la libération du cycle des reconnaissances moins pour un nombre restreint d’initiés. Pour la majorité lignes directrices resteront essentiellement le Karma, le poids actes passés, et le Samsâra, le cycle des renaissances. Le rite g son importance, sous le contrôle des brahmanes qui assure pérennité des textes, et les offrandes sont surtout constitué beurre fondu. Elles seront pratiquées chaque jour par les chefs de famille.
Plus tard, l’agriculture fixant définitivement les populations apparaîtront les temples et les images des dieux. Les images ou les statues seront mises en place selon un rituel précis qui leur permettra de contenir un fragment de la divinité. Le panthéon cc trente-trois dieux, dont trois privilégiés : Brahma le Créateur Vishnu le Conservateur et Shiva le Destructeur-Régénérateur, trinité représente trois aspects du Brahman, l’Ame univers« principe suprême.
Le premier tombera dans l’ombre et les deux autres se partageront les préférences individuelles des fidèles. Shiva est associé au temps, au mouvement, à la danse et à la mort. Il détruit le i et le reconstruit. Vishnu recevra plutôt des connotations d’espace
Il est à l’origine de tout ce qui existe. De par sa relation avec le sacrifice, il est considéré comme le dieu des brahmanes. La voie salut, c’est-à-dire vers la libération du cycle des renaissances, de la connaissance vers la dévotion et s’ouvre ainsi à un plu nombre.
Les sectes se créent qui s’attachent à l’un ou l’autre des dieux du panthéon, assez souvent Vishnu ou Shiva ou à l’un de ses aspects particulier. D’une manière générale, chaque fidèle est théiste, plaçant un dieu au centre de sa dévotion et considérant autres comme les manifestations du premier. Les sectes leurs faveurs sur certains textes sacrés et pratiquent les rites choix. Mais le tronc commun des hindouistes – ce terme s quelques siècles plus tard par les musulmans qui rencontreront cette religion sur les rives du Sindh ou Hindh, l’Indus dans langue
locale – est formé par le respect des castes et par les règles religieuses portant sur la pureté et l’impureté.
Structurées par l’armature des quatre Varna védiques, les castes découpent la société selon les métiers un peu à la manière des corporations occidentales du Moyen Age et d’une manière assez similaire, quoique plus tranchée, à l’Afrique de l’Ouest. Comme pour celle-ci, le « métier » se transmet héréditairement. On naît dans une caste, donc on est prisonnier de sa condition, que ce soit pour le métier, le mariage ou l’alimentation. Conséquemment, on naît hindou, on ne peut pas le devenir. Cette hiérarchie des Jâti (castes) structure à son tour les mentalités. Elle est la référence dans les relations sociales, la base, le repère, par rapport auquel chacun se situe et est situé.
La Bhagavad-Gîtâ présente les quatre grandes castes, les varna, de la manière suivante. « Brahmanes, kshatriya, vaishya, shudra, leurs actions obéissent à leur nature intrinsèque. Sérénité, maîtrise, effort, rayonnement, patience, droiture, connaissance, discrimination, confiance en l’être, c’est ce qui marque un brahmane. Bravoure, éclat, fermeté, adresse et courage au combat, magnanimité, autorité, c’est ce qui marque un kshatriya (guerrier). Labourer, garder les troupeaux, commercer, c’est ce qui marque les vaishya, tandis que pour les shudra, leur nature les conduit à servir » (in M. Boulet, 1994).
Les trois premiers varna sont les « aryens » ou « nobles » en sanscrit. Leurs garçons sont déclarés « deux fois nés » de par leur initiation, qui se marque par un cordon porté sur l’épaule gauche. Le quatrième varna comporte les sous-hommes qui sont au service des trois premiers et réalisent les taches manuelles, ce sont les shudra. Ils ne peuvent approcher les textes sacrés sous peine d’être soumis à d’horribles supplices : la tradition voulait qu’on leur coulât du plomb dans les oreilles s’ils les écoutaient !
Les hindous ajoutent un cinquième niveau : les chandâl, les intouchables, qui ne furent pas créés par Dieu mais par l’accouplement d’un shudra avec une brahmane. Ils ne font donc pas partie des castes et ne sont pas considérés comme des êtres humains. On les range au niveau des chiens et des porcs. Leurs professions touchent aux ordures et aux cadavres : le cordonnier travaille en effet les peaux mortes, le croque-mort manipule les dépouilles, les blanchisseurs éliminent la saleté, les balayeurs et les nettoyeurs de latrines également… Les autres castes ne peuvent les approcher, ils vivent dans des quartiers séparés, les commerçants leur jettent la marchandise de peur d’être souillés par leur contact. Marcher sur leur ombre peut contaminer, or ce risque est sérieux le matin et le soir, lorsque le soleil est bas et les ombres très longues… Dans certaines régions, l’intouchable devait se coucher au passage d’i brahmane pour lui éviter de tels dangers.
La hiérarchie est subtile, le bas de l’échelle étant occupé par 1es croque-morts, les balayeurs et les nettoyeurs de latrines, l’avant-dernier échelon comptant les cordonniers, suivis des blanchisseurs ainsi de suite sur plus de deux mille niveaux selon le degré (pureté religieuse et physique. Les hindous se partagent comme suit : 6 % de brahmanes, 6 % de guerriers, 8 % de commerçants agriculteurs, 50 % de serviteurs (shudra) et 30 % d’intouchable Ces chiffres ne font pas l’objet de recensements réels et varient légèrement selon les sources.
Avec le temps et l’écriture, les textes se sont multipliés mais 1 rites ont toujours conservé leur caractère fondamental et doive: être scrupuleusement accomplis selon la tradition. Ces texte apportent des précisions aux rituels, oubliant parfois de développa la doctrine.
La purification réclame de l’eau, et les grands sanctuaires construiront près d’une rivière ou d’un étang ou de préférence si un confluent. Sinon, un bassin sera aménagé pour le bain des statues et des fidèles. Le Gange est le fleuve tombé du ciel et chaque rivière le symbolise. Il attire d’innombrables pèlerins. Et c’est 1à dans les temples et dans les lieux de pèlerinage que réside le for essentiel de l’hindouisme : les rites, issus de la tradition védique.