L'hindouisme : Mariages et festivités
Les mariages sont des fêtes somptueuses. Défilés, chevaux, costumes, festins, décorations lumineuses, feux d’artifice, musiciens, danseurs… créent des dettes pour vingt ans ! Des lois ont été votées pour les interdire, mais elles ne sont pas respectées. En décrivant la vie paria, les Racine montrent qu’il faut énormément d’argent pour la cérémonie du mariage et pour la dot. L’Indienne dont ils racontent la vie explique que, quand le moment fut venu de la marier, « Papa emprunta une forte somme, en mettant en gage les deux parcelles que possédait grand-père. Après avoir longtemps essayé de payer les intérêts, sans même parler de la somme elle-même, il a fallu y renoncer. C’est comme ça qu’on a perdu nos champs. » La liste des achats est longue pour des miséreux : 1es bijoux d’oreilles, le bijou pour le nez, deux bracelets en or, des chainettes d’argent pour les chevilles, de la vaisselle en laiton, une malle, des vêtements, et bien d’autres choses encore… », d’oreillers, un pagne, un châle, une chemise, d’innombrables légumes et fruits. La famille du futur mari offre un sari, un corsage d’autres bracelets, une lampe à huile, un plateau à bétel, de quoi préparer un grand repas.
Ces cadeaux et ces festins font partie du devoir de la caste. Ils agiront comme des sacrifices et protégeront les jeunes mariés contre le mauvais œil. La cérémonie n’est réussie que si elle sort de l’ordinaire et que si tout le monde le reconnaît. On n’en retiendra q les fastes. On les commentera, on en reparlera longuement, et long temps. Et s’il n’y a pas de fastes, il y aura des rancœurs qui se retourneront contre l’épouse, le jour où elle sera veuve… Une jeune mariée avait tellement subi de remontrances et de brimades parce que son père n’avait pas payé la dot promise, qu’elle s’est finalement arrosée de pétrole et s’est brûlée vive ! Ces dépenses sont inévitables, la famille de la mariée s’endettera pour vingt ans ou plu; et ira jusqu’à perdre ses moyens de production, bétail, terre s’enfonçant encore davantage dans le sous-développement. Pc échapper à cette spirale, certains n’hésitent pas, dans les maternités, à échanger leur fille contre un garçon, à la faveur des petits c tûmes, tous pareils.
Marc Boulet, vivant dans les castes les plus modestes, mais ville, constate autour de lui que le mariage est une chose sérier L’hindouisme oblige tout homme à trouver un conjoint pour enfants avant de mourir. Et les pères se pressent un peu ; il n’est rare que les mariages soient arrangés à quatorze ans. Cela les lib de cette tâche difficile. Le père du jeune homme encaisse l’énorme dot plus tôt et le géniteur de la jeune fille la paie avant que l’inflation de dix à douze pour cent ne la multiplie ! Cette dot devient 1 dette, car jointe au repas de noce, elle atteint à peu près un an salaire. Elle oblige à économiser durant de longues années et à emprunter. Mieux vaut donc s’y prendre tôt. Cette ponction radicale retirera tout espoir d’amélioration de la vie courante au r heureux père de la jeune fille. Elle le scellera définitivement c l’immobilisme.