Les sciences naturelles
Elles couvrent un vaste domaine : chimie, zoologie, botanique, médecine. Les Arabes ont repris la distinction antique des quatre éléments : terre, eau, air, feu, et des quatre qualités élémentaires : chaud, froid, sec, humide.
Alchimie
- L’alchimie : la chimie n’existe pas vraiment, car les savants, à quelques exceptions près, travaillèrent toujours avec une arrière-pensée : obtenir la transmutation des corps par un agent idéal, l’élixir ou la pierre philosophale. Ils cherchaient surtout à transformer les minéraux en or. Ils étaient persuadés que les propriétés des corps correspondent à des combinaisons astrales. Le grand maître de l’alchimie fut Djabir ibn Hayyan (721-780), le célèbre Geber des chrétiens. Il s’est attaché à étudier la composition et la transformation des minéraux. Pour lui, ils se classent en plusieurs catégories : esprits, substances comme le soufre, l’arsenic, le mercure, l’ammoniac et le camphre ,qui se volatilisent au feu ; corps métalliques comme le plomb, l’étain, l’or, l’argent, le cuivre, le fer, substances fusibles qui peuvent être martelées ; enfin les autres substances, plus complexes.
Djabir fit des descriptions scientifiques très précises. Les alchimistes sont parvenus à créer des corps nouveaux, tels les acides sulfurique et nitrique ou des alcools. Parmi les nombreux appareils qu’ils utilisaient, l’un d’eux connut un immense succès en Occident : l’alambic {al anbiq : vase). L’alchimie fut très discutée. Certains savants comme Al Biruni ou Ibn Sina, la critiquèrent, car ils ne voulaient utiliser que la raison et l’expérience. Le grand philosophe et médecin Al Razi, en rejetant toute magie et astrologie et en ne se pliant qu’aux exigences de l’expérience, fit une œuvre positive de chimiste.
La zoologie
- La zoologie et la botanique ne furent pas étudiées pour elles-mêmes, mais comme sciences auxiliaires de l’agriculture et de la médecine. Nous devons faire une place de choix à Al Biruni, un des plus grands savants du monde musulman (973-1050). C’est un esprit universel qui s’intéresse à tout, avec une ardeur inlassable : à l’astronomie, aux mathématiques, aux sciences naturelles, à l’histoire… Après la conquête du Khwarizm, il fut emmené par Mahmud le Ghaznévide à Ghazna et fit désormais partie de l’entourage des souverains ghaznévides. Il suivit Mahmud dans ses expéditions en Inde, d’où il rapporta une Description de l’Inde. Il rédigea un traité de minéralogie, où il a brillamment décrit les minéraux et a réussi à déterminer expérimentalement le poids spécifique de plu¬sieurs d’entre eux. Il écrivit aussi un grand traité d’astronomie où il entrevit la possibilité du mouvement de la terre autour du soleil pour expliquer le mouve¬ment des astres. Il fut enfin l’auteur d’une pharmacopée, traité des drogues médicinales. Notons que la toxicologie fut très en honneur chez les Arabes et que les livres sur les poisons foisonnèrent.