Le nouvel age (new age)
Quoiqu’il ne s’agisse pas véritablement d’un mouvement religieux, ce qu’on pourrait traduire en français par « l’ère nouvelle » mérite que nous y consacrions quelques lignes.
Ce courant composite se situe dans la mouvance de la mentalité écologique, mais il fait appel à un fonds de religiosité et de paganisme aussi vieux que la nature humaine. S’appuyant sur les idées à la mode, le nouvel Age veut guérir l’homme et la nature de tous les maux de notre société
matérialiste. Il recommande une approche spiritualiste assortie de pratiques hétéroclites où l’on mélange allègrement la méditation bouddhiste, la mystique soufie et des rites naïfs comme le port de vêtements blancs ou des embrassades fraternelles. L’ensemble est habillé d’un vocabulaire pseudo-scientifique où l’on parle d’énergie des couleurs ou de pouvoirs des cristaux.
Le succès, vraisemblablement passager, de ces exercices d’auto- stimulation révèle la permanence de besoins spirituels que les adeptes cherchent à satisfaire par des techniques proches de la psychanalyse. La notion de Dieu est quasi absente, si ce n’est sous la forme d’un panthéisme moderne où l’homme et la nature sont porteurs d’une étincelle divine qu’il s’agit de ranimer.
Le nouvel Age apparaît finalement comme une tentative attendrissante, de personnes sans formation religieuse solide, de trouver en elles-mêmes de quoi combler le vide spirituel creusé par le marxisme d’un côté et la société de consommation de l’autre.