Les moines bouddhistes
Les bonzes du petit véhicule
En Thaïlande, au Cambodge, au Laos, en Birmanie et au Sri Lanka, pays du bouddhisme Theravada, le visiteur ne manque pas d’être frappé par la quantité de bonzes qu’il rencontre. Ces au crâne rasé, à la robe jaune-safran qui laisse une épaule découverte, sont généralement jeunes. L’occidental s’étonne de l’importance du monachisme en Asie du Sud-Est comparé à celui des pays de civilisation chrétienne. En fait, il s’agit de deux conceptions fort différentes, en particulier parce que les ne prononcent pas de vœux permanents et peuvent ainsi quitter à tout moment leur monastère. Un grand nombre de jeunes s’essaient donc pendant quelques mois à la vie monastique. En Thaïlande,
cette coutume traditionnelle est quasi obligatoire, les jeunes y satisfont généralement pendant un trimestre, de juillet à septembre, période des vacances scolaires et du carême bouddhique. A cette époque on atteint ainsi plusieurs centaines de milliers de moines, tandis que l’effectif quasi ermanent est estimé à 150 000 bhikhus, nom porté par les bonzes thaïs oui ont achevé le noviciat.
La situation en Birmanie est analogue : chaque village dispose d’un monastère, appelé kyaung, et certaines évaluations font état de 800 000 bonzes, y compris les novices.
Les règles de base auxquelles satisfont les bonzes
_ renoncer à toute propriété individuelle à l’exception de neuf objets, à savoir trois robes, une ceinture, un rasoir, une aiguille à coudre, un récipient pour l’eau, un bol pour les aumônes et… un éventail ;
_ ne nuire à personne ni offenser qui que ce soit ;
_ respecter le célibat de façon à ne pas détourner ses forces de la méditation.
Ceci n’épuise pas les obligations des moines dont l’un des exercices consiste à se répéter les 227 règles auxquelles ils doivent se soumettre. Rappelons que les simples fidèles se contentent de cinq : ne pas tuer, ne pas voler, ne pas mentir, ne pas commettre d’adultère et ne pas boire d’alcool.
Les moines vivent toujours en communauté, chaque monastère est dirigé par un supérieur dont le titre est souvent traduit par « vénérable ».
En Thaïlande, où existent environ 20 000 monastères, les supérieurs élisent un patriarche. Ce chef de la communauté bouddhiste du pays est officialisé par le roi et nommé à vie. Il dispose de quatre adjoints pour l’administration, l’instruction, l’information et les œuvres. L’une des tâches de ce dernier est d’entretenir les temples.
Les jeunes gens peuvent entrer au noviciat dès l’âge de neuf ans. Ils reçoivent au moment de leur initiation un nouveau nom tiré des anciens textes en pali. Les parents ne s’adressent plus à lui qu’avec respect.
Le matin, deux heures avant l’aube, tous les moines valides quittent le monastère et se dispersent dans le village pour recevoir leur nourriture de la part des fidèles. Ce n’est pas de la mendicité, car le moine donne l’occasion à qui le nourrit d’accumuler des mérites spirituels. C’est pourquoi le moine ne remercie jamais, bien qu’on s’efforce de lui donner, outre du riz, quelque bon morceau de poisson ou de poulet. Le moine doit terminer son repas, le seul de la journée, avant 11 heures du matin.
Les femmes ne doivent pas avoir de contact avec un bonze, ni toucher s°n bol à aumônes, ni lui parler, ni marcher sur sa natte.
On considère généralement que le fait d’être une femme est le prix à payer pour avoir eu une existence antérieure médiocre. Aussi les bonzes- ses sont moins respectées que leurs collègues masculins. Les bonzesses sont également le crâne rasé. En Birmanie, elles portent des robes roses.