Les objects de culte et de piete
La célébration du culte requiert l’usage d’objets qui, du fait de leur fonction sacrée, sont souvent préparés avec des matériaux précieux et ornés comme de véritables œuvres d’art. Les objets de piété sont ceux que les fidèles aiment à posséder pour marquer ou soutenir leur dévotion leur qualité artistique est très inégale et peut être nulle.
Il n’est pas question de faire ici une énumération exhaustive de ces différents objets. Nous souhaitons plutôt montrer par quelques exemples la diversité des habitudes religieuses dans ce domaine.
L’Islam, pour sa part, n’emploie aucun objet particulier pour ses rites à l’exception évidemment du livre sacré du Coran. A l’opposé, le judaïsme, le catholicisme et l’orthodoxie disposent d’une très large panoplie de vêtements ou d’objets sacrés nécessaires au culte.
Rappelons que pour certaines prières juives, le croyant s’attache sur le front et au bras gauche des phylactères (tefilin en hébreu), petites boîtes de cuir cubiques contenant quatre extraits de la Torah. De même le croyant porte un châle, le talith, terminé par 10 franges, les tsitsits, symbolisant les 10 commandements. A la synagogue, outre les rouleaux de la Loi, on trouve le chandelier à sept branches, la menorah. Chez lui, le juif pieux place à sa porte une mezouzah, rouleau de parchemin couvert de textes sacrés. Pendant la fête semi-religieuse de Hanoukah qui dure huit jours et célèbre la libération des juifs du joug étranger, on allume chaque jour une lampe à huile ; le nom de hanoukah est donné également à l’applique sur laquelle sont placées les huit lampes rituelles ; cet objet n’est employé qu’à l’occasion de cette fête. Mentionnons aussi la kippa, petite calotte que portent les juifs pieux à longueur de journée.
Le catholicisme abonde en objets de culte, encore plus que le judaïsme. Il y a d’abord la longue liste des vêtements sacerdotaux (aube, chasuble, étole employés pour la messe, les habits de différents styles et couleurs des moines et religieuses, la soutane, etc.). Celle des couvre-chefs est plus longue encore (tiare du pape, mitre d’évêque ou d’abbé, chapeau de cardinal, barrette des simples ecclésiastiques, coiffes diverses des religieuses…).
Si « l’habit ne fait pas le moine », la prise d’habit désigne toujours l’entrée dans les ordres religieux. D’ailleurs le goût de l’uniforme n’est pas propre au catholicisme : les moines bouddhistes du Petit Véhicule portent des robes safran laissant une épaule découverte, les bonzes japonais du Grand Véhicule des robes grises, les pèlerins de La Mecque une simple pièce d’étoffe blanche, de nombreuses femmes musulmanes dis-paraissent sous le voile (le fameux tchador iranien), les descendants du
ophète ont droit à un turban vert et les prêtres coptes éthiopiens se Pentaquent par leurs magnifiques parapluies brodés. Ces signes vestimentaires distinctifs paraissent si importants que le Mexique après la révolution de 1917, interdit le port de la soutane en public, faute de pouvoir supprimer la religion Quant aux jaïns de la secte digambara, leur idéal, pour communier avec la nature, est de vivre entièrement nus…