Les douze grands Deva : Indra
C’est le plus puissant seigneur des Deva du Kâmadhâtu (monde du Désir), chef des dieux (Shakradevendra), une forme de l’Indra brahmanique. C’est Mahendra ou Shakradevendranâm Indra, le Grande Souverain, le Maître de l’Est, le chef des rois-gardiens (Chaturmahârâja), le Seigneur du Ciel des trente-trois (Trâiyastrimshas) et des quatre mondes. Celui qui donne richesse et puissance ». Au Japon, il est encore nommé Taishaku-ten, Indara (transcription de son nom sanskrit), Shakudaikanin (Shakradevendra, Shakra, souverain des dieux). C’est aussi Vajrapâni, le serviteur attentif du Bouddha dans certains sûtra. Bien que les textes et les images canoniques le montrent et le décrivent de différentes manières et avec des attributs divers, il n’apparaît pas avoir été représenté en Chine ou au Japon selon ces modèles ou la lettre des textes. En fait, au Japon, Taishaku-ten (Indra), depuis l’apparition des sectes ésotériques au IXe siècle, ne fait plus l’objet d’un culte séparé de celui des douze Deva (jap. Jûni-ten) pris collectivement. Sauf en quelques cas (temple de Shibamata à l’est de Tôkyô, d’obédience nichirénite, par exemple), c’est une divinité qui n’est plus vénérée. En Chine et au Tibet, il est représenté par Vajrapâni. Cependant, en Chine, il est parfois confondu avec le Précieux Empereur Yüdi (aussi appelé Yühang Shangdi) et est parfois appelé Dishi, Yühuang Dadi par les taoïstes. Il siège théoriquement en compagnie des autres Deva, sur le mont Meru, et est très souvent en compagnie de Brahmâ (jap. Bon-ten), en guerrier revêtu d’une armure, avec une écharpe céleste, assis ou debout sur un éléphant blanc qui tient un vajra avec sa trompe. Sa tête est ornée d’un unique chignon (ekâjatâ) qui indiquerait l’unicité de la Connaissance acquise et de la raison. Son visage est celui d’un Bodhisattva. Il tient un vajra devant sa poitrine, et son corps est décrit comme ayant la couleur de l’or. On le représente également au Japon vêtu d’une longue robe à larges manches et avec une ceinture, des chaussures aux pieds, la main droite en Abhaya-mudrâ, la main gauche en Varada-mudrâ. En peinture, il est montré assis en aise royale sur le dos d’un éléphant blanc au milieu d’un nuage de cinq couleurs, surtout sur les mandala. Il tient alors à la main droite un vajra (à trois ou cinq pointes) et son poing gauche est campé sur sa hanche. Il possède trois yeux, étant considéré comme le chef des Deva des « trois mondes ». Sur quelques rares images, il est représenté debout sur une feuille de lotus, tenant un vajra dans la main droite, et un bol à couvercle dans la main gauche.