Les douze grands Deva : Agni
C’est la divinité brahmanique du Feu sacrificiel, le « gouverneur du Sud-Est ». Dans le Mahâvairochana-sûtra (jap. Dainichi-kyô), il est considéré comme une des formes de Mahâvairochana, Agni symbolisant, selon l’ésotérisme du Shingon, la destruction par le « feu de la sagesse du Bodhichitta » des trois obstacles sur la voie de l’Éveil : l’illusion, l’activité et la douleur. Il passe pour avoir le rôle d’annoncer aux autres divinités les désirs et prières des êtres humains (autrefois par l’entremise du sacrifice) car il est, de par sa nature, la flamme même des sacrifices. Bien que cette divinité ait été connue au Tibet (elle est un des attributs de Hevajra) et en Chine, elle ne semble pas avoir fait l’objet d’un culte séparé de celui des douze Deva dans ces régions. En revanche, on trouve assez fréquemment ses représentations au Japon, où il est normalement représenté comme un vieillard barbu assis sur un bélier bleu au milieu des flammes. Sa couleur est rouge vif et ses cheveux sont noués en deux chignons (symbole de son ubiquité). Il peut avoir deux ou quatre bras qui symboliseraient les quatre « sapiences » de Mahâvairochana. Il tient dans ses mains droites un bâton, un vase ou une branche, dans ses mains gauches un rosaire et fait une Abhaya-mudrâ. Le Hizôki le décrit dans le Vajradhâtu Mandata comme ayant « la forme d’un Rishi de couleur très rouge, tenant à la main droite le bâton des Rishi et à la main gauche l’emblème de la Connaissance du feu » (jap. Kachi-in). Dans le Mahâvairochana-sûtra, il est décrit comme portant un rosaire et un vase à eau ; il a trois taches de cendre sur le front, et sa poitrine est ornée d’un triangle, symbole du feu. Selon Tajima Ryûjun, il représenterait le culte brâhmanique. On ne le trouve plus guère représenté que sur des mandala car il ne fait plus, dans le bouddhisme, l’objet d’un culte séparé de celui des douze Deva pris collectivement.