Les douze grands Deva : Skanda
Ce personnage du panthéon brahmanique aurait été créé en Chine et serait une « bouddhisation » du Lokapâla chinois Weituo (ce dernier nom étant peut-être d’ailleurs la sinisation phonétique de Veda). Il aurait été adopté par le bouddhisme à la suite d’une vision qu’aurait eue un moine au VIIe siècle. Son culte serait alors passé au Japon. Une expression japonaise populaire : « Ida-ten bashira » (« courir comme Ida- ten ») désigne une course très rapide, Veda étant supposé avoir rattrapé à la course un Yaksha qui, lors du partage des reliques du Bouddhasur Son bûcher funéraire, aurait dérobé une dent du Maître. Ida-ten est réputé être un protecteur (Vihârapâla) des communautés monastiques et il est, à ce titre, particulièrement vénéré dans les sectes Zen. On le représente généralement comme un jeune guerrier chinois en armure et casqué, les deux mains appuyées sur un sabre ou un bâton noueux, ou bien l’un de ceux-ci posé transversalement sur ses avant- bras, alors qu’il joint les mains en prière. Ses pieds sont posés sur les pans de son écharpe céleste, ceci afin de symboliser l’apaisement des sens, car Ida-ten présiderait à la prière, à l’apaisement et au repos. Dans certains monastères, son effigie est placée dans le réfectoire des moines afin d’assurer à ces derniers le calme et la paix. Cette divinité ne fut jamais très populaire, et ses représentations sont relativement rares, bien que son culte ne se soit jamais totalement éteint. En Chine son image se trouve généralement placée derrière celle de Maitreya et est parfois accompagnée par une divinité tutélaire appelée Jialan, nom d’un des disciples du Bouddha. Son image se trouve souvent aussi accompagnant celle d’Avalokiteshvara (Guanyin). Il est également considéré en Chine comme un protecteur du bouddhisme, et on lui donne parfois le rang de Bodhisattva. On fête son anniversaire en Chine le 1 jour de la 6ème lune. Un autre aspect de Skanda, vénéré au Japon, est celui de kumâra (jeune prince), appelé Kumara-ten et considéré comme une divinité de la guerre. On le représente comme un jeune garçon avec une coiffure à trois chignons, le teint pâle, assis sur un paon faisant la roue (aspect traditionnel hindou). Selon le Vajragarbhadhâtu Mandata, il aurait une seule tête et deux bras, la main droite agitant un grelot (jap. suzu), la main gauche fermée. Il est également représenté en peinture avec deux bras et six têtes. Il arrive que son effigie soit confondue avec celle de Kujaku Myô-ô, en raison de leur monture commune, le paon. C’est une divinité mineure, qui ne fut guère vénérée autrefois et qui est maintenant totalement oubliée.