L'hindouisme : Pureté, hygiène et nourriture
Comme tous les étrangers, Naipaul est frappé par les gens qui vivent dans la rue et les espaces vides qui servent de latrines. La population augmente, ainsi que l’occupation du sol, les espaces libres deviennent de plus en plus petits et les « usagers » de plus en plus nombreux. La surcharge est croissante et ce qui était déjà désagréable aux abords des villages devient une véritable infection dans les banlieues, dans les villes. Les réseaux d’évacuation des eaux usées sont rares, ils n’ont pas suivi l’expansion démographique ! Le phénomène est devenu tel que l’on peut voir partout des gens accroupis, jusque devant les toilettes de l’aéroport de New- Delhi. En effet, de peur de la contamination, personne ne s’assoit et les lieux d’aisance deviennent vite hors d’usage. Les indiens, on le voit, sont très soucieux de la . La religion prescrit le bain quotidien et les règles fourmillent pour préserver la : la main qui sert à manger- la droite – ne servira pas pour les tâches impures — qui seront réservées à la main gauche — etc. L’observance de ces règles dispense le fidèle de moderne en lui donnant bonne conscience. Ingénieur ou avocat, homme d’affaire ou même médecin, l’Indien d’aujourd’hui a hérité d’habitudes désastreuses.
Par contre, manger est un acte méprisable, observe le guide Larousse. L’ascète n’est pas le seul à souffrir en mangeant. C’est tenaillé par la honte que le paysan qui a vendu sa récolte se gavera de galettes et de boulettes de viande. C’est avec le même sentiment que le riche marchand avalera son riz au curry, son mouton bien gras ou son poulet bien dodu. C’est en tournant le dos à la compagnie que le brahmane prendra son repas végétarien. Les hindous mangent pour se nourrir, ce qui est le garant d’une certaine frugalité, d’une certaine économie alimentaire, d’un report des ressources dans d’autres domaines.