Représentations bouddhiques au Tibet et au Nepàl
L’art bouddhique ne pénètre au Tibet qu’avec l’introduction des doctrines bouddhiques dans ce pays au VII siècle, venues de diverses régions de l’Inde, mais principalement du Bengale où s’est développée une forme particulière de bouddhisme du Mahâyâna, fortement teintée de doctrines syncrétiques et tantriques. L’art tibétain (et, par voie de conséquence, népalais) obéit donc aux canons indiens et s’efforce de reproduire fidèlement les images des divinités telles qu’elles se trouvent décrites dans les textes sanskrits, lesquels appartiennent presque tous aux doctrines du Mahâyâna. Les imagiers, des moines pour la plupart, ajoutent au panthéon mahâyânique indien de nombreuses divinités « de circonstance » ou évoluées du panthéon de l’ancienne religion populaire tibétaine, le bôn-po. L’art tibétain se concentre principalement dans la réalisation de peintures (thangka) devant servir à la méditation des moines. Ces peintures sont le plus souvent réalisées sur toile. Elles sont ainsi plus aisément transportables. La sculpture ne comprend pas (ou à peu d’exceptions près) de grandes œuvres mais de petites statuettes de métal, dont le style est tout d’abord inspiré par les modèles venus du Bengale. De nombreuses écoles voient le jour par la suite, créées par les grands monastères. Peintures et sculptures, à partir du XVI’ siècle, révèlent souvent une nette influence chinoise. Les statues de plus grande taille, qui ornent les lamaseries, sont en général faites en terre moulée et séchée, alors que les décors de taille moyenne sont le plus souvent réalisés en bois sculpté et doré (parfois sur fond de laque rouge). La pierre est rarement utilisée. La plupart des œuvres sont polychromes, d’autres dorées. Les sculptures de métal, tout d’abord réalisées selon le procédé de la cire perdue, sont par la suite moulées en deux ou plusieurs parties, puis soudées entre elles, ou bien travaillées au repoussé et soudées de la même manière.