L'islam : Une loi immuable ?
Dans les pays démocratiques où le législatif est nettement séparé du domaine religieux, il est souvent difficile d’adapter la loi, de la faire évoluer en fonction des contingences sociétaires. Cette adaptation devient quasi impossible si la loi est d’origine divine, donc définitive et immuable. Tout le travail des ulémas consiste alors à rechercher des arguments pour rendre inapplicables les lois trop cruelles ou inadaptées. Le texte coranique les aide parfois dans cette tâche délicate : pour qu’un adultère soit reconnu, par exemple, il ne faut pas moins de quatre témoins de l’acte sexuel… Si l’on ajoute au Coran les prescrits de la sunna, pour prouver un vol, suivant Bani Sadr (1989) « quelques 26 conditions doivent être remplies ». Il n’est pas étonnant, dès lors, que beaucoup de voleurs courent les rues. Pourtant le Coran dit simplement : « Tranchez les mains du voleur et de la voleuse ». Ce qui est clair et net. Mais si l’on veut appliquer ce simple verset, les problèmes apparaissent rapidement. A partir de quel âge est-on responsable d’un vol ? Un « détournement » d’argent est-il un vol ? Doit-on couper la main pour le vol d’un rien, d’un pain ? Même les penseurs les plus intégristes semblent gênés devant ce précepte barbare. Aussi n’hésitent- ils pas à trouver mille bonnes raisons pour ne pas l’appliquer. Le théoricien des Frères musulmans Sayed Qotb disait « Les voleurs seront mutilés lorsqu’un régime de justice sociale absolue aura été atteint » (in Peroncel-Hugoz, 1984). Et Soufi Abou-Taleb, pourtant partisan de l’islamisation des lois égyptiennes, estimait que « le voleur nécessiteux ne peut être condamné pas plus que le voleur d’un bien du secteur public, car ce bien appartient à tous, donc aussi au voleur » (Idem) ! Cette curieuse vision des choses explique sans doute pourquoi tant de hauts responsables musulmans ayant confondu biens publics et privés n’ont jamais eu la main tranchée… En attendant il est difficile, à partir de telles lois, de bâtir une société de droit, une société développée. Le cas du Pakistan est exemplaire : après son indépendance, ce pays décida d’islamiser ses lois. Le résultat fut d’abord qu’un certain nombre de lois inapplicables
ne furent plus appliquées ; puis, en réaction, elles le furent m; arbitrairement. Beaucoup d’hommes d’affaires renoncent dès le à investir dans des pays musulmans à cause d’une législation inadaptée, ambiguë ou arbitraire.
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