L'islam : La déconsidération du travail
Jean-Claude Barreau (1991) remarque que l’islam, en général ne valorise pas le travail manuel. Ce fait résulte autant des circonstances historiques de sa fondation que de phénomènes sociaux. L prophète était en effet négociant dans un pays de nomades où 1 travail manuel, notamment celui de la terre, était souvent réservé aux esclaves. Un hadith fait dire au Prophète, à la vue d’un soc de charrue : « Cela n’entrera jamais dans la maison des fidèles sans qu’y entre en même temps l’avilissement ». Dans la société d Mahomet les métiers nobles étaient ceux liés à la politique, a négoce et à la guerre. Ceci n’est d’ailleurs pas particulier à l’islam mais à de nombreuses civilisations, telles que la grecque, le romain ou l’hindoue. La religion chrétienne, grâce peut-être au fait que) Christ était fils de charpentier, a une vue très différente du travail Suivant les Evangiles ce sont plutôt les « marchands du temple » qi sont déconsidérés. Jésus parle abondamment des travaux liés à terre et les chrétiens, avec Saint Benoît, n’hésitent pas à mettre 1< moines au travail manuel.
Actuellement cette répugnance au manuel, au travail pratique au concret se manifeste toujours dans le choix des études des jeunes musulmans. Au Maroc « 60 % du corps professoral enseigne d matières scientifiques aux… 27 % d’étudiants seulement aya choisi ces filières ». Les lettres, le droit ont toujours la préférence des jeunes : ils sont davantage prêts à refaire le monde par la parole que par l’action. Le résultat est affligeant pour le monde musulman : « Regardez autour de vous, et citez-moi le nom d’un seul objet de ce siècle, le nom d’une seule école de pensée, de science ou d’i que nous ayons créés » dit le tunisien Moncef Marzouki (1987) en s’adressant au monde arabe. Actuellement celui-ci, grâce à ses revenus pétroliers, se contente d’acheter, sur le grand marché international, tous les biens utiles et inutiles qui le tentent. Et même lorsqu’il entre en guerre contre lui même, il le fait avec des chars et des avions achetés au « grand bazar mondial ».