Les conciles
Les conciles sont vieux comme le christianisme puisque le premier, celui de Jérusalem, eut lieu en l’an 49, en présence de saint Pierre et de saint Paul.
Les conciles sont des organes de concertation qui se réunissent pour régler des points litigieux au sein de l’Eglise. Seuls les évêques y participent avec voix délibérative. Parfois les questions soulevées furent de nature purement politique, comme les rapports de l’Eglise avec le pouvoir d’un empereur. C’est dire que les conciles n’ont pas tous la même importance doctrinale. L’Eglise catholique a dressé une liste de 21 conciles œcuméniques après celui de Jérusalem. Les orthodoxes ne reconnaissent que les sept premiers et les anglicans, comme certains protestants, que les quatre premiers1.
Les orientations générales du Saint-Siège en matière doctrinale et morale sont largement fondées sur la réflexion de ces diverses assemblées. Elles sont ensuite l’objet d’une diffusion par des encycliques qui sont, littéralement, des lettres circulaires. Le commentaire et
l’explication de ces textes par les prêtres au cours des messes assure l’information des fidèles et maintient, autant que faire se peut, une certaine homogénéité de la pratique religieuse catholique.
La pratique du catholicisme
Une masse de plus d’un milliard de catholiques appartenant aux peuples les plus divers ne pourrait constituer une Eglise sans une grande cohésion des croyances fondamentales. C’est ce qu’a permis l’important travail théologique réalisé au cours des siècles, notamment par ceux qu’on appelle les docteurs de l’Eglise Mais, comme le dit excellemment Luther : « Ce que ne peut comprendre un paysan saxon n’est pas la vérité ». Aussi l’Eglise n’est-elle pas une université où l’on disséquerait des points de théologie, c’est un chantier où chacun s’efforce de mettre en pratique le message d’amour de Jésus-Christ. Certaines personnes y consacrent tous leurs instants, d’autres seulement des prières, de l’argent ou leurs loisirs. Il y a autant de façons de vivre sa foi ou de vivre avec sa foi qu’il y a de croyants eux-mêmes. Seules quelques touches impressionnistes peuvent permettre de décrire cet univers.
Il y a d’abord la vie publique de l’Eglise, c’est la plus visible, celle dont parlent les journaux : les voyages du pape, les grandes cérémonies, les foules des pèlerinages, mais aussi certaines prises de position en matière morale ou sociale qui ne sont pas sans incidence politique.
Il y a aussi la vie courante de l’Eglise, celle des moines et religieuses dans leurs couvents mais également la pratique habituelle des fidèles, l’assistance à la messe le dimanche et en semaine, la préparation des offices, les répétitions des chorales, la formation des catéchistes et l’instruction religieuse des enfants, la vie des « patronages », des scouts, des divers mouvements de jeunes…
Il y a enfin un nombre considérable d’organisations spécialisées qu’on pourrait appeler l’action catholique si le mot n’avait pris un sens plus spécialisé, le foisonnement de ces activités qui se comptent par milliers décourage toute énumération. Bon nombre d’entre elles n’ont pas de caractère officiel, elles résultent de l’initiative et du talent d’un animateur.
Si l’on tente un classement de ces activités diverses dont l’existence est parfois éphémère, on retrouve les trois composantes de toute vie spirituelle : l’étude intellectuelle, le mysticisme et l’action sociale. Chacune d’entre elles épaule les deux autres et, selon leur tempérament ou leurs dispositions, les catholiques pratiquants privilégient l’une ou l’autre. La caractéristique commune reste toutefois la liberté de choix et, en général,
l’absence de cléricalisme en ce sens que l’initiative appartient à celui qui ! nrend, prêtre ou laïc, homme ou femme.
L’étude intellectuelle prend le plus souvent la forme de conférences de cercles de réflexion centrés sur un thème biblique particulier. De façon plus structurée et plus continue, on trouve tous les degrés de foration religieuse, depuis le catéchisme des tout petits jusqu’aux cours niversitaires de théologie, comme ceux des instituts catholiques. Fréemment, des chrétiens que rapprochent leur activité professionnelle se réunissent pour réfléchir aux implications de leur foi dans leur vie Quotidienne. Ainsi des mouvements de cadres chrétiens (M.C.C.), en grande majorité ingénieurs, s’intéressent à une approche chrétienne des problèmes de la société (influence des nouvelles technologies sur le chômage, justice salariale, corruption dans le monde des affaires, racisme sur les lieux de travail…). Il existe aussi, par exemple, un groupe chrétien de l’énergie où ingénieurs et économistes français de cette discipline s’efforcent de poser et de résoudre leurs problèmes à la lumière du message de l’Evangile.
Les acdvités de nature plus mystique sont aussi très variées : organisation de la liturgie de la messe et des principales cérémonies (baptême, mariage…), préparation des chants et cantiques qui sont du ressort normal de la paroisse tandis que d’autres sortent de ce cadre. Il en est ainsi de l’adoration perpétuelle du Saint-Sacrement (l’hostie consacrée de l’eucharistie) à la basilique de Montmartre à Paris, où se relaient jour et nuit ceux qui ont pris l’engagement de prier sous cette forme. La participadon aux vêpres l’après-midi du dimanche, aux « chemins de croix », aux processions diverses comme celle de la Fête-Dieu, sont des formes de piété un peu oubliées aujourd’hui en Occident ; elles sont relayées par des formes plus intériorisées comme les retraites spirituelles dans les monastères tandis que la piété envers la Vierge Marie, Mère de Dieu, garde toute sa ferveur Cette dévotion, que partagent les orthodoxes mais pratiquent peu les protestants, repose sur l’incarnation, puisque Dieu n est devenu homme en Jésus-Christ qu’à la suite de l’acceptation de Marie. C’est ce choix libre qui a permis la réalisation sur terre du plan de Dieu auquel croient les chrétiens. Evidemment, Marie n’est pas d essence divine et elle ne peut être l’objet d’un culte semblable à celui dû à Dieu mais elle est l’intermédiaire humain par qui tout est arrivé, on intimité avec son fils rend ses interventions auprès de Dieu particujerement efficaces et de nombreux fidèles se sentent plus à l’aise en (“mandant l’intercession de Marie qu’en s’adressant directement à Dieu, a pieté envers Marie s’exprime le plus fréquemment par la récitation de a Pnère dite Je vous salue Marie ( Ave Maria, en latin) répétée 50 fois dans le chapelet et trois fois plus dans le rosaire. Le fidèle demande ainsi à Marie de prier Dieu pour lui, ce qui exprime sans ambiguïté son rôle d’intercesseur.
Une autre expression plus récente d’une piété à tendance mystique est celle des mouvements charismatiques dont l’origine est liée au pentecôtisme protestant .