Déco ration et agencement intérieur
La façon de prier conditionne pour une part l’aménagement des édifices religieux. Le sol des mosquées est couvert de nattes ou de tapis pour faciliter la prosternation des fidèles ; la décoration est purement abstraite et peut comporter en outre, des versets du Coran, les noms calligraphiés d’Allah, de Mahomet ou des premiers califes. Une chaire permet à l’imam de diriger la prière.
Les églises catholiques comportent toutes des peintures ou des bas- reliefs figurant les douze stations du « chemin de croix », représentation par l’image du jugement et de la crucifixion de Jésus-Christ. Il s’y ajoute des statues de saints divers, que l’on voile de mauve le Vendredi saint en signe de deuil. L’autel sur lequel le ou les prêtres célèbrent la messe est, depuis le f concile de Vatican II, tourné vers les fidèles. Certaines églises sont peintes ou décorées de tableaux ou tapisseries, d’autres sobres. La chaire qui subsiste dans les anciennes églises n’est plus utilisée depuis la généralisation des microphones. Les confessionnaux permettent de recevoir le sacrement de « réconciliation » dans l’anonymat.
L’accompagnement musical s’effectue à l’orgue dans les grandes églises, au simple harmonium dans les plus modestes. Parfois, des concerts de « musique spirituelle » sont donnés dans les églises. L’orthodoxie n’admet pas les instruments de musique, les chœurs chantent a capella.
Les églises orthodoxes se caractérisent par une iconostase, cloison percée de trois portes qui sépare les fidèles de l’autel. L’iconostase ne s’ouvre qu’au moment de la consécration.
Il n’existe pas de sièges dans les églises orthodoxes : les fidèles restent debout, ce qui permet une meilleure occupation de la surface et explique pour une part la dimension réduite de ces églises.
Les églises comportent souvent des décorations extérieures : les sculptures représentent des scènes bibliques, équivalent dans la pierre de nos modernes bandes dessinées. Des scènes analogues sont représentées sur les vitraux ainsi que sur les fameux calvaires bretons. On retrouve ce souci de l’enseignement par l’image dans les monastères bouddhistes et les temples hindous. Les premiers figurent des scènes de la vie de Bouddha ; les seconds présentent divers thèmes, parfois érotiques (l’amour physique symbolise le renouvellement incessant de la nature, l’union nécessaire des principes masculin et féminin, ainsi que le culte de la fécondité).
_ Quelle que soit la religion, il faut garder présent à l’esprit que chaque dément de décoration a une signification symbolique. Il s’agit d’un véritable langage d’initié qu’il est indispensable de déchiffrer si l’on veut Ventablement comprendre l’art religieux.