Divinités syncrétiques du Japon : Shômen kongô
C’est peut-être un aspect de « descente »(Gongen) de Gundari Myô-ô ou de Daigensui Myô-ô. Il est représenté debout avec un collier et des bracelets de serpents, arborant une expression furieuse. Ses cheveux sont hérissés, des crocs sortent de sa bouche et il a un troisième œil sur le front. Il est censé punir la méchanceté et combattre les démons des maladies. Cette divinité est représentée avec six bras et parfois trois visages, les mains supérieures tenant le soleil et la lune au-dessus de sa tête, les mains droites tenant entre autres objets un glaive emmanché d’un vajra, les autres mains gauches en poing de colère sur la poitrine et tenant un chakra. En tant que divinité populaire, Shômen Kongô est la divinité principale du Kôshin-shinkô, culte séparé qui aurait été créé à la fin du Moyen Age japonais d’après des concepts taoïques. Dans ce culte, Shômen Kongô est aussi appelé Kôshin. Une coutume populaire veut qu’on lui offre de grandes sandales de paille (waraji) car cette divinité, qui est censée voyager loin afin de poursuivre méchants et démons, use beaucoup de chaussures. Il est parfois représenté avec le visage bleu, tenant un arc, des flèches et un glaive. Le populaire le confond parfois avec Fudô Myô-ô (skt. Achalanâtha). Deux enfants (Dôji) et quatre Yaksha lui servent d’acolytes. Sur le socle-rocher de ses images sont souvent représentées les effigies des « trois singes » (Sanbiki-zaru), dont l’image est devenue populaire à partir des XVI-XVII siècles, que l’on voit se bouchant les yeux, les oreilles et la bouche. Etant parfois assimilé au Kami du shintô Saruta Hiko (dans les sanctuaires Hie), ces singes sont souvent considérés comme les messagers des Kami.