La géographie
Une géographie au service de admimstration
C’est une discipline plutôt scientifique que littéraire.Elle est née des besoins des bureaux de Bagdad concernant la connaissance du pays pour l’établisse¬ment de l’impôt foncier, pour les problèmes touchant aux frontières, et enfin pour l’organisation de la poste. Les géographes sont d’abord des fonctionnaires. Ibn Khurradadhbeh (mort vers 885) était un directeur de la poste ; Yakubi (mort après 905) appartenait à une famille de secrétaires et de courtisans et était peut-être lui-même fonctionnaire de la poste ; Qudama, qui composa Le livre de l’impôt foncier, était directeur du bureau de cet impôt. Une autre géographie se veut plus culturelle et se place dans le sillage des Grecs, en particulier de Ptolémée. Elle consiste en récits de voyages comme celui d’Ibn Fadlan qui conduisit une ambassade chez les Bulgares. Ibn Rusteh (mort après 903) a laissé des descriptions précises d’itinéraires et de villes. Ibn Hauqal (mort après 977), marchand et sans doute espion au service des Fatimides, a sillonné le monde musulman, de l’Espagne à la Transoxiane, et a laissé des études portant non seulement sur les itinéraires mais aussi sur l’économie et sur les populations des régions traversées.
Al Muqaddasi (mort après 990) est le plus grand géographe arabe de l’époque par la minutie de ses observations, son esprit critique, une méthode « scientifique » qui le conduit à confronter toutes ses observations visuelles à des recherches livresques dans les bibliothèques. Ses voyages concernèrent à peu près l’ensemble du monde musulman. Avec lui, la géographie devient un genre littéraire.