Le bouddhisme
Pour comprendre le sens du monde, il abandonne tout, même sa jeune femme et son nouveau-né, et mène une vie d’ascète qui lui semble aussi vaine que sa vie de luxe antérieure. Il finit par comprendre en quoi consiste la voie moyenne dont l’évidence l’illumine. C’est alors qu’il devient le Bouddha, c’est-à-dire l’Eveillé2, celui qui a trouvé la Vérité. Il se met alors à prêcher pendant plus de quarante ans, multipliant les disciples.
Le bouddhisme est donc l’enseignement d’un homme qui a trouvé l’absolue sagesse par sa propre méditation, sans aucune révélation divine. Sur ce plan, le bouddhisme se distingue donc nettement du christianisme dont l’enseignement est aussi celui d’un homme, mais d’un Homme-Dieu, chargé de transmettre la révélation divine. Il se distingue aussi de l’Islam dont le prophète Mahomet n’a été que l’homme choisi par Dieu pour recueillir la révélation du Coran.
Évolution historique
Au cours des siècles, le bouddhisme a subi d’étonnantes fluctuations. Son expansion originelle à partir du Nord de l’Inde a été très rapide. Dès le IIIe siècle av. J-C., avant les compagnes d’Alexandre le Grand, il se partageait toute l’Inde avec le brahmanisme dont il était issu et s’étendait jusqu’aux confins de la mer Caspienne sur ce que sont aujourd’hui l’Afghanistan et l’Asie Centrale 3.
Grâce au soutien du roi bouddhiste Ashoka1, qui régna en Inde de 273 à 230 av. J-C., des missionnaires convertissent Ceylan, aujourd’hui le Sri Lanka. Puis, comme le montre la carte de la page précédente, il a touché plus tard et très progressivement les autres pays d’Asie.
C’est par la route de la soie que le contact a été établi avec la Chine. La première communauté bouddhiste identifiée dans ce pays date de la dynastie des Han, en 67 de notre ère, mais le bouddhisme ne s’est solidement établi dans le Nord du pays qu’un siècle plus tard et vers l’an 300 dans le Sud, sous l’égide de l’aristocratie. En l’an 470, le bouddhisme était décrété religion officielle en Chine du Nord, d’où il gagne le Japon par l’intermédiaire de la Corée.
Vers la même époque, des moines bouddhistes de Ceylan convertissent la Birmanie puis, un peu plus tard, l’Indonésie.
Dans les pays où le bouddhisme subsiste aujourd’hui, il a connu des fortunes diverses. En Thaïlande et au Laos, il a balayé l’hindouisme. Au Sri Lanka comme au Népal, le bouddhisme coexiste avec l’hindouisme. En Chine, il se marie avec le taoïsme et le confucianisme et au Japon, avec le shintoïsme. En Inde, son pays d’origine, les bouddhistes ne représentent plus qu’à peine 1 % de la population, deux fois moins que les chrétiens ou les sikhs.
En Corée du Sud, le bouddhisme recule légèrement devant les religions chrétiennes, mais il conserve encore la première place. Au Japon, il prend parfois des formes particulières que nous étudierons plus loin. Le zen est l’une d’entre elles.
La situation du bouddhisme est beaucoup plus préoccupante dans les pays qui connaissent un régime d’inspiration communiste. En Chine, il y avait 500 000 moines bouddhistes vers 1930 et il n’en restait plus que 2 500 en 1954. Au Cambodge, les Khmers rouges ont massacré systématiquement les bonzes et au Viêtnam leur influence a considérablement régressé. Il est évidemment très difficile d’évaluer ce qui reste de la pratique et de la spiritualité bouddhiste qui reprennent dans ces pays. On sait seulement que le choc a été tel que le bouddhisme a nettement reculé depuis 50 ans. Les seuls cas où il connaît encore une certaine expansion sont le résultat de l’accroissement démographique dans les pays qui lui sont encore profondément attachés, comme le Sri Lanka, la Birmanie et la Thaïlande. Cependant, les valeurs de la spiritualité bouddhiste exercent
une influence diffuse considérable et beaucoup d’Occidentaux leur portent un intérêt certain.
Vidéo: Le bouddhisme