Le Conseil œcuménique des Eglises
Cet organisme, créé à Amsterdam en 1948, est une « association fraternelle d’eglises ». Ce sont des missionnaires travaillant en Afrique et en Asie qui ont provoqué sa création en réaction contre les rivalités de leurs eglises respectives.
Le conseil œcuménique des eglises (C.O.E.) n’est pas une supère Eglise, il n’a pas d’autorité propre. Les 340 eglises membres gardent leurs particularismes et leur autonomie, seul Jésus-Christ les rassemble.
L’assemblée générale du C.O.E. se réunit tous les 7 ou 8 ans en un lieu différent (à Harare au Zimbabwe en 1998 et à Porto Alegre au Brésil en 2006). Elle comporte 700 délégués et 6 présidents.
Un comité central de 100 membres détient le pouvoir exécutif et se réunit chaque année. L’administration est confiée à un comité exécutif de 15 membres.
Les grands courants du protestantisme, y compris le kimbanguisme, ainsi que l’orthodoxie participent au C.O.E. L’Eglise catholique n’est pas membre mais a envoyé cinq observateurs pour la première fois à New Delhi en 1961. Des observateurs non catholiques du C.O.E. ont été invités à Rome pour le concile de Vatican II.
Les activités du C.O.E. sont variées ; études, formation, aide aux réfugiés, publications diverses, dont une traduction œcuménique de la Bible (1975). Le C.O.E. a un statut consultatif auprès de l’ONU.
Kenya, 78 au Ghana… mais ces chiffres ne concernent que les plus imp0r tantes ‘. Certaines eglises ont des centaines de milliers de fidèles, d’autres’ peu ou pas recensées, n’en ont que quelques dizaines.
Il est évidemment exclu de décrire chacune d’entre elles ; en revanche il est intéressant de présenter quelques exemples et de tenter une explication de ce phénomène qui, malgré son importance, ne touche cependant, en Afrique, qu’environ 15 % des effectifs des chrétiens des eglises plus « classiques ».
Première constatation, la vitalité de ces eglises est le signe d’un intérêt très vif des populations pour la religion. L’exubérance de ces mouvements évoque ce que devait être le christianisme des premiers siècles. A en juger par les querelles « byzantines » qui déchiraient l’Eglise primitive et la multiplicité des hérésies inventées à l’époque, il n’est pas si étonnant que des peuples récemment christianisés fassent preuve de fantaisie théologique.
Ce qui est plutôt surprenant, c’est que ce phénomène reste relativement marginal. Pour l’Afrique en particulier, de solides raisons expliquent en effet que les nouveaux chrétiens ne restent pas tous bien sagement dans le giron du catholicisme, de l’anglicanisme ou des eglises réformées. La première de ces raisons est précisément la concurrence à laquelle se sont livrés les missionnaires. Les débuts de l’évangélisation ne se sont pas déroulés sous le signe de l’œcuménisme, loin de là. La rivalité des puissances coloniales transparaissait bien souvent derrière l’activité des missions. Pas plus qu’ils n’étaient un modèle d’unité religieuse, les Blancs n’étaient pas tous non plus des exemples de sainteté ni de fraternité chrétienne envers les Noirs. Ajoutons à cela l’attachement des populations africaines à d’anciens rites ou à des pratiques superstitieuses et l’on comprend le succès non négligeable de « prophètes » africains prêchant des religions de leur cru, adaptées aux aspirations profondes de leur environnement.
Si l’on tente de classer ces différents mouvements, on trouve inévitablement un grand nombre de sectes pour lesquelles la religion n’est que l’habillage d’ambitions personnelles ou ethniques. Parmi les autres, dont le caractère religieux est indiscutable, on peut distinguer trois grands courants :
– les eglises marquées par un certain nationalisme africain ;
– les eglises liées à la personnalité de leur fondateur, considéré comme un prophète ;
– les eglises où dominent les pratiques de guérison par la prière.
T’est en Afrique Noire anglophone, principalement en Afrique du Sud, fleurissent les eglises du premier type. Certaines se réfèrent à l’Ethio-Ue » la fois parce qu’elle est mentionnée dans la Bible et parce qu’elle le symbole d’un pays africain de vieille culture resté rebelle à la colo- CSt tion Ces eglises insistent sur la lutte sociale et politique, tout en n,1Sfforçant de revaloriser les pratiques religieuses africaines traditionnelles S n itibles avec le christianisme, le culte des morts par exemple1. Un C°tre courant est celui des eglises « sionistes ». Il procède du désir de 3 steurs Noirs des Etats-Unis de donner une coloration plus africaine à leur Eglise. Ce mouvement prit naissance à la fin du XIX siècle dans la ville de Sion (Zion City) dans l’Illinois, d’où son nom. Bien sûr Sion est pris également dans le sens biblique de Jérusalem, la Cité céleste. Ceci permet aux leaders de ces eglises de comparer le peuple noir au peuple hébreu, de prédire sa libération matérielle ou son salut spirituel. La référence à la Bible est constante, elle est interprétée dans un sens très littéral qui rappelle certains courants baptistes américains mais il s’y ajoute un retour à des pratiques de l’Ancien Testament comme les interdits alimentaires ou sexuels et l’acceptation de la polygamie. Les rites sont, quant à eux, marqués par la culture africaine traditionnelle : danses et transes, divination et exorcismes, observation de tabous et culte des ancêtres sont de pratique courante.
Un autre groupe d’eglises se caractérise par la personnalité « prophétique » de leur fondateur. Souvent ces eglises n’ont qu’une existence précaire et ne subsistent pas longtemps après la mort de leur animateur. Cependant certaines d’entre elles constituent des exceptions spectaculaires. La plus importante est incontestablement « l’Eglise de Jésus-Christ sur la terre par le prophète Simon Kimbangu » qui fait l’objet d’une notice distincte. Le harrisme que nous évoquerons également garde une influence plus limitée mais non négligeable. Il faudrait tout un volume pour décrire les dizaines d’autres cultes, parfois très pittoresques. L’un d eux, le mouvement Ngol, né au Congo, faisait du général de Gaulle un Personnage surnaturel mythique.
Le dernier groupe d’eglises n’est pas sans analogies avec les eglises pentecôtistes. Elles mettent l’accent sur la prière à laquelle elles attribuent oes pouvoirs de guérison. La maladie est considérée comme l’effet de orces occultes ou d’ennemis démoniaques. La prière est aussi exorcisme et elle exige généralement des rites complexes. On pratique le jeûne, abstinence et la danse pour atteindre plus facilement l’extase ou l’état e transe, source de visions ou d’apparitions.
est surtout dans les pays anglophones d’Afrique de l’Ouest que se ont multipliées ces eglises : on en compte près de 500 au Nigeria et 200