Les hommes de dieu
Les religions ne pourraient ni naître ni survivre sans l’activité de personnes convaincues qui consacrent leur temps à l’enseignement religieux,
la célébration du culte, à la réflexion théologique, aux œuvres sociales QU d’entraide, sans compter évidemment les tâches administratives et d’organisation interne.
Ces diverses activités ne pèsent pas du même poids dans toutes les religions et chacune d’entre elles a sécrété la structure qui lui convient, ius ou moins hiérarchisée ou spontanée. Le système incontestablement {e plus complet et le plus complexe est celui du catholicisme qui reflète neut-être l’esprit juridique et centralisateur de l’Empire romain, mais neut-être aussi une plus grande diversité d’objectifs. A l’inverse, l’Islam sunnite se contente d’une organisation extrêmement légère sans véritable clergé. Aussi n’est-il pas possible de faire un parallèle entre ces différentes structures, tout au plus peut-on décrire la situation des principales religions dans ce domaine.
Mais une religion n’est ni une entreprise ni une administration : elle ne produit aucun bien matériel et n’assure pas de service public tarifé. Son but est de nature spirituelle : il lui faut convaincre les cœurs plus encore que les esprits pour orienter l’homme vers la recherche de Dieu.
Cet objectif serait difficilement crédible si les religions ne pouvaient présenter aux fidèles des hommes et des femmes assez remarquables pour leur servir de modèles. Ces personnages d’exception ne sont pas tous du même moule, Dieu merci. Ils se donnent à Dieu totalement mais avec leur tempérament, leur culture, leur capacité créatrice. Si l’on doit juger une religion à ses fruits, la vie de ceux que la culture judéo-chrétienne appelle des prophètes ou des saints est, à coup sûr, le meilleur facteur d’appréciation.
Cependant, l’enthousiasme soulevé par un personnage hors du commun rend parfois aveugle ; les qualités exceptionnelles de meneur d’hommes produisent parfois aussi des dictateurs ou des despotes. Pour équilibrer les penchants passionnels, le contrôle du bon sens et de la réflexion est nécessaire. Avec le développement généralisé de l’instruction, la cohérence intellectuelle entre ce qu’on croit et ce qu’on sait est de plus en plus exigée. Cette réflexion est le travail de ceux qu’on peut appeler, de façon générale, les théologiens.
Nous allons faire plus ample connaissance avec ces différents types d hommes : prophètes, saints et théologiens seront l’objet d’une présentation générale tandis que les clergés des cultes les plus importants seront objet d’articles particuliers.