L'hindouisme : Mariages et fécondité
En ville, les mariages ont lieu à partir de quinze ou seize ans pour les filles, dix-huit ou vingt ans pour les garçons. Mais avant, les gens se mariaient plus tôt. Cette tradition est toujours en vigueur dans les campagnes. On marie les enfants, la fillette part vivre chez son mari et le mariage ne sera consommé qu’à l’âge nubile. Une telle précocité augmente évidemment la démographie. Il faut remarquer toutefois que les hommes dorment généralement entre eux de même que les femmes. On pourrait croire que c’est là un moyen de contraception original mais « les couples s’unissent à la sauvette pendant que les autres dorment, sans avoir la possibilité de prendre des précautions ». Par ailleurs, le « beau sexe » se fait rare, surtout dans les grandes villes : Bombay et Calcutta n’offre que six femmes pour dix hommes. Il y a donc un grand nombre d’hommes célibataires qui, s’ils n’ont que des moyens modestes, ne peuvent pas vraiment espérer se marier un jour… Marc Boulet rencontre effectivement un nombre incroyable d’hommes seuls, la nuit, couchée sur les trottoirs de Bénarès…
Les Racine constatent que dans le Sud, les femmes paria allaitent leurs enfants longtemps, jusqu’à l’âge de trois ans, cela espace les naissances. Mais ils voient aussi des moyens plus modernes et moins acceptables : les hôpitaux envoient des camions dans les campagnes, ils ramènent les hommes et les femmes qui acceptent de se faire stériliser pour un transistor ou de l’argent. 10,7 millions d’hommes ont ainsi été traités de 1975 à 1977 par incitation ou par coercition. Malgré ces actions modératrices, la fabrique de bébés semble être l’industrie la plus florissante du pays : vingt-six millions d’unités sortent chaque année des chaînes de montage !