L'islam
Les interdits alimentaires portent sur :
_ les boissons fermentées alcoolisées, quel que soit le produit de base, raisin, orge, dattes…
– le porc sous toutes ses formes, viande, graisse ou charcuterie contenant du porc ;
– la viande de bêtes non égorgées. Un animal mort assommé, étouffé ou tué dans une chute est donc impropre à la consommation ;
– les bêtes amphibies telles que grenouilles ou crocodiles.
Certaines de ces interdictions sont manifestement héritées de la tradition juive mais on constate quelques différences. Ainsi, l’égorgement1 doit s’accompagner de la formule rituelle « bismillah », « au nom de Dieu », ce qui signifie qu’il est habituellement pratiqué par un musulman. Toutefois, il est licite de consommer une viande égorgée par un non- musulman si celui-ci appartient à une religion du « livre » – juif ou chrétien – et s’il a observé les règles de sa religion concernant l’égorgement.
En ce qui concerne l’alcool, la rigueur de l’interdiction est variable selon les pays. Elle est appliquée strictement à tous les résidents, même aux étrangers, en Libye, en Arabie Saoudite et dans les Emirats. A l’opposé, un très grand libéralisme prévaut en Turquie ou en Indonésie par exemple, pays très majoritairement musulmans mais à constitution non islamique. Même dans les pays les plus sévères, l’alcool a l’attrait du fruit défendu et les comportements de certains citoyens ne sont pas sans rappeler parfois ceux constatés aux Etats-Unis à l’époque de la prohibition.
Une nourriture en conformité avec les règles coraniques est dite « halal » et une nourriture illicite est « haram ». Ce dernier mot est à rapprocher de « harem », partie de l’habitation interdite aux étrangers. Les lignes aériennes s’efforcent de servir des repas halal sur demande.
L’hindouisme, Le jaïnisme et le bouddhisme
La croyance en la réincarnation a pour conséquence le respect qu’on doit porter à tout être vivant. En effet, chacun d’entre nous est susceptible de se réincarner, après sa mort, dans un animal, pour peu que les actes accomplis durant la vie ne méritent pas un meilleur sort. Les personnes pieuses, les brahmanes et les moines bouddhistes particulièrement, s’efforcent donc de ne pas manger de viande. Nous avons vu que certains jaïns poussent le scrupule jusqu’à ne pas consommer de racines, car on risque de tuer des insectes en bêchant la terre.
L’animisme
Les rites alimentaires des différentes religions traditionnelles comportent quelques interdits. En particulier, en Afrique Noire, il est interdit aux membres d’un clan de manger la chair de l’animal totem de ce clan ‘. Si, comme c’est souvent le cas, le totem est un chacal, un crocodile ou un lion, cela ne porte pas trop à conséquences.
En revanche de nombreux rites animistes exigent la consommation, à l’occasion de cérémonies, d’une nourriture particulière : il peut s’agir, selon les religions, de champignons hallucinogènes, d’alcool, de chair de victimes sacrifiées ou même, très exceptionnellement de nos jours, de chair humaine. Dans ce dernier cas, il s’agit d’acquérir magiquement les vertus du défunt2.
Le christianisme
Le rite majeur du christianisme, messe ou culte protestant, commémore le dernier repas du Christ avec ses apôtres. On peut donc dire qu’il s’agit d’un rite alimentaire. Cependant le christianisme, contrairement à la plupart des religions, ne comporte aucun interdit alimentaire. L’hostie de la communion elle-même s’accommode de pratiques diverses liées aux habitudes culturelles ; elle est généralement en pain azyme, c’est-à-dire sans levain, chez les catholiques mais on emploie de la farine de riz dans les pays asiatiques.
L’abstinence de viande pratiquée dans certains ordres religieux ou à certaines occasions ne relève pas d’un interdit alimentaire mais d’une privation qui s’apparente au jeûne.