L'islam : Le Coran ou la sacralisation de l’écriture
Cette utilisation de la mémoire forme avec le Coran qui lui sert de premier exercice un couple pernicieux : le Coran étant sacré, la mémoire le devient aussi. Cette attitude bloquée, héritée de la mythologie, ainsi qu’on le verra dans le chapitre consacré à l’animisme, interdit la moindre modification, la moindre imagination. Seule est autorisée la répétition. L’inventivité est bannie au profit de la mémoire. L’ordinateur musulman, aujourd’hui, est réduit à un disque dur. Il n’en a pas toujours été ainsi, comme on l’a rappelé. Cette attitude est la conséquence du mauvais usage de l’écriture : obliger le retour à la lettre plutôt que libérer l’esprit !
Par le Coran, Dieu informe l’homme de la conduite à suivre pour lui rendre grâce. Ce qui en général ne pose pas trop de problèmes. Mais le Coran donne aussi des indications précises sur la vie profane, sur la législation, sur la guerre, sur les rapports à avoir avec les femmes, les Juifs, les chrétiens, les polythéistes… Et c’est ici que les difficultés apparaissent tant les situations sociale, légale, internationale ont changé depuis le VIIe siècle, époque où le Coran a été die dans une société désertique fortement marquée par le nomadisme Ces difficultés, le judaïsme comme le christianisme les ont déjà rencontrées lorsque l’évolution, les découvertes scientifiques se sont trouvées en contradiction avec leur propres révélations. Leurs théologiens, non sans peine, finirent plus ou moins par s’adapter aux nouvelles situations. Malheureusement l’expérience d’un homme ne semble pas davantage transmissible à un autre homme par l’expérience d’une religion à une autre religion…