La science chrétienne
Mary Baker Eddy, née en 1821 dans le New Hampshire aux États-Unis, est la fondatrice de la Science Chrétienne.
Ce mouvement chrétien est connu principalement par l’ouvrage fondamental de la Science Chrétienne Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy, et également, entre autre, par son journal, le Christian Science Monitor.
Les idées religieuses de la fondatrice ne manquent pas d’originalité, et on est en droit de se demander pourquoi avoir utilisé ces deux mots « Science » et « Chrétienne » qui pourraient sembler à première vue contradictoires.
D’une part, la Science Chrétienne est « chrétienne » parce qu’elle suit les enseignements de Jésus-Christ, tels qu’exposés dans la Bible, dans les quatre Évangiles.
D’autre part, Mary Baker Eddy, ainsi qu’elle le rapporte elle-même : « En l’an 1866, je découvris la Science du Christ ou lois divines de la Vie, de la Vérité et de l’Amour et je nommai ma découverte « Christian Science « ou Science Chrétienne. (Science et Santé p.107) dit avoir découvert, compris et démontré les lois divines universelles qui étaient à la base des guérisons de Jésus, ce qu’elle considérait comme la Science du Christianisme, d’où l’appellation de sa découverte et de son mouvement : Science Chrétienne.
La Science chrétienne considère que la maladie, ou toute autre difficulté, n’a pas de réalité, cela ne signifie pas que « la maladie est imaginaire ». La maladie n’a pas de réalité dans le monde tel que Dieu l’a créé, et pour l’homme dont la conscience se situe sur ce plan spirituel et divin.
Le premier chapitre de la Genèse : » Dieu créa l’homme à son image et à sa ressemblance » constitue une des bases de la guérison en Science Chrétienne.
L’homme ayant été créé à l’image de Dieu, il « doit être entièrement spirituel et aussi parfait que son créateur. Il s’ensuit que l’homme mortel malade et pécheur, tel qu’il apparaît aux sens physiques, est une fausse représentation de l’homme, une conception matérielle erronée de ce qu’il est réellement. » (Paul Lesourd, Solutions religieuses, p. 165)
La guérison en Science Chrétienne ne s’obtient pas par un raisonnement humain ou par l’influence de la pensée d’une personne, mais par la prière.
Prière qui consiste à spiritualiser la pensée, et qui conduit à ressentir et découvrir dans notre conscience, la présence du Christ, cette « influence divine » déjà présente en chacun de nous comme il est écrit dans la Bible : « Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira point: Il est ici, ou: Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous ».(Evangile de Luc)
Cette conscience spirituelle c’est le Christ en chacun qui régènère et guérit.
Bien que les pratiquants de la Science Chrétienne s’appuient uniquement sur la prière pour être guéris, ils demeurent libres de consulter un médecin et de suivre un traitement médical, quel qu’il soit.
Selon Régis Dericquebourg, les scientistes chrétiens « ne préconisent pas un refus radical des soins médicaux. Simplement, ils pensent que l’approche médicale met trop l’accent sur la matérialité du corps, ce qui a pour conséquence de détourner l’homme de leur conception du monde comme idée divine. » (Régis Dericquebourg, Croire et guérir, Quatre religions de guérison, p. 71-72 )
Pour les mêmes raisons qu’énoncées ci-dessus, les pratiquants de la Science Chrétienne, accordent de l’importance à la fidélité dans le mariage car au fur et à mesure de leur cheminement spirituel, ils écartent naturellement de leur vie ce qui pourrait les détourner de leur moi véritable spirituel et parfait.
Cependant en Science Chrétienne chacun évolue à son propre rythme, et l’Eglise de la Science Chrétienne n’édicte aucune loi de conduite sur la vie de ses membres et surtout pas en ce qui concerne le mariage, chacun est libre de ses pensées et de ses actes.
« Une tierce personne ne fait pas partie du contrat de deux coeurs. Ne vous mêlez pas des relations conjugales des autres : elles devraient intéresser deux personnes seulement » (Ecrits divers de Mary Baker Eddy p. 289).
La Science Chrétienne ou Science du Christ considère être le « Consolateur » promis par Jésus : « … le consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.(Jean 14:26)
Quant à Jésus, il n’est pas Dieu mais un homme qui, plus que tout autre, représente le Christ, c’est-à-dire « l’idée divine » de Dieu.
Le « Christ », ou conscience divine, est toujours présent et actif en quiconque prêt à le reconnaître, ainsi l’exemple et les enseignements de Jésus sont pratiques et applicables pour toute l’humanité et à travers tous les âges.
Grâce au dynamisme de Mary Baker Eddy par ses nombreuses guérisons, ses conférences, son enseignement, le mouvement connut un certain succès.
Ainsi en 1879 fut fondée la Première Eglise du Christ, Scientiste à Boston destinée à « commémorer la parole et les œuvres de notre Maître (Jésus-Christ), et à rétablir le christianisme primitif et son élément perdu de guérison ».
Des églises filiales furent également créées dans de nombreuses villes des Etats-Unis et dans le monde.
Le mouvement s’est aussi fait connaître par ses publications : la Société d’Edition de la Science Chrétienne à Boston publie les ouvrages écrits par Mary Baker Eddy, des magazines purement religieux le Héraut, le Journal, le Sentinel et un quotidien d’information générale de renommée internationale le Christian Science Monitor.
Les activités de l’Eglise de la Science Chrétienne sont centralisées à Boston.
Le service religieux du dimanche à l’Eglise Mère et dans les églises filiales du monde entier consiste en la lecture pure et simple de passages de la Bible et du livre
d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures.
« L’Eglise du Christ, Scientiste n’a pas de clergé. Le pasteur de cette église est constitué par deux livres : la Bible et Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy. C’est le pasteur qui instruit les fidèles. » (Paul Lesourd, Solutions religieuses, Presse de la Cité, 1973, page 171.)
Les membres de la Science Chrétienne étaient 300 000 en 1930, ils ne dépassent pas 200 000 aujourd’hui ; le recul du mouvement semble s’accélérer : 257 églises et 97 salles de lecture ont été fermées depuis dix ans. En France, le mouvement ne compte que quelques centaines de disciples.