Le confucianisme : Hong Kong
Hong Kong fut fondé en 1821 par des trafiquants anglais d’opium. L’île, d’une superficie de 1 045 km2, devint colonie anglaise en 1843 et le resta jusqu’en 1997. Elle progressa rapidement dans les domaines industriels et financiers malgré une réelle explosion démographique due à l’accroissement naturel et à l’immigration. Cet accroissement exceptionnel fit passer la population de 900 000 habitants en 1950 à 5 850 000 en 1993 !
Etant donné l’exiguïté du territoire, et contrairement aux modèles taïwanais et coréen, l’agriculture n’a eu aucun rôle dans le développement économique de Hong Kong. La croissance fut tirée par l’industrie et surtout par les services qui représentent plus de 75 % du PNB. La colonie a toujours su profiter de son rôle de porte vis à vis de la Chine continentale pour développer de lucratives activités de commerce et d’entrepôt. D’autre part Hong Kong s’est doté d’une importante flotte naviguant le plus souvent sous pavillon de complaisance. Enfin l’île est devenue la troisième place financière du monde et le troisième plus grand marché de l’or. Tout cela dans un système extrêmement libéral qui a entraîné quelques retentissantes faillites dont celle, en 1985, de l’Overseas Trust Bank, quatrième banque de Hong Kong qui comptait 120 000 déposants pour un montant approchant mille milliards de dollars… Malgré cela le gouvernement de Hong Kong n’a pris qu’un minimum de mesures pour réglementer le jeu bancaire, craignant qu’une législation trop contraignante ne nuise à l’essor financier de l’île. Contrairement à ceux des autres Dragons, le gouvernement de Hong Kong ne s’est jamais soucié de planification économique, d’aide à la création d’emplois ou à la recherche-développement : il se contente du rôle minimal que doit assurer un Etat : maintenir l’ordre et créer l’infrastructure routière.
La réussite de Hong Kong, l’hyper libérale, est évidemment une injure à la Chine marxiste et misérable mais aussi un sujet de perplexité par rapport à l’interventionnisme des gouvernements de Taïwan et de la Corée du Sud : le succès des Dragons réside-t-il dans l’intervention de l’État, dans la planification économique ou au contraire dans un néolibéralisme débridé ? La question est sans doute mal posée, le succès de ces pays résulte surtout des qualités intrinsèques de leur population confucéenne capable de se développer aussi bien dans un système socio-économique ultra libéral que dans un système dirigiste, à condition toutefois que celui-ci respecte l’économie de marché.
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