Dieu, roi suprême d’Israël: L’onction d’huile qui fait les messies
Saül était un homme sans prétentions, de condition modeste, quand Dieu l’a désigné à Samuel ; David était un jeune berger de Bethléem : sur chacun d’eux le prophète de l’époque a accompli le geste du sacre des rois, l’onction d’huile qui faisait de chacun d’eux à son tour un messie, un sauveur du peuple.
Plus tard, bien plus tard, on écrira la recette de cette fameuse huile (Exode 30, 22) ; très certainement, l’huile utilisée par le prophète Samuel pour Saül, puis quelques années plus tard pour David, ne correspondait pas exactement à cette recette, mais peu importe. L’important, c’est que Saül puis David ont effectivement reçu cette fameuse onction qui les faisait rois. Désormais, le roi mérite bien le nom de « messie », puisque cela veut dire tout simplement « frotté d’huile ». C’est bien le cas pour chacun d’eux. Ce mot de messie, nous l’avons déjà noté, n’a pas d’autre sens pour l’instant, c’est-à-dire vers l’an 1050 à 1000 av. J.-C.
Pour ce qui va suivre, il est très important de se souvenir de la signification de l’onction : comme pour tout autre rite, ce qui compte c’est le sens qu’on lui donne dans une communauté donnée ; visiblement, d’après les textes bibliques, ce rite d’onction d’huile avait un double sens, nous l’avons déjà vu : premièrement, celui qui le recevait était désormais chargé de la responsabilité du peuple ; et, deuxièmement (et heureusement !), celui qui était ainsi investi d’une mission aussi lourde pouvait être assuré de la présence à ses côtés de l’esprit du Seigneur pour l’inspirer à tout moment.
Mais dire que Dieu souffle à ses oreilles ne veut pas dire que Dieu lui impose sa conduite. Celui qui est inspiré par Dieu reste quand même libre d’en faire à sa tête ; et, malheureusement, la suite a prouvé que les rois ont très, trop, largement usé de cette faculté !