Le Sacré Collège
Officiellement appelé collège cardinalice, il est constitué par l’ensemble des cardinaux. Cette institution est fort ancienne ; elle était composée, à l’origine, de l’ensemble des évêques de Rome et son effectif était d’environ une quinzaine. Depuis 1179, seuls les cardinaux peuvent élire le pape. Vers le XIII siècle, ils étaient une trentaine, puis leur nombre fut fixé à 70 au XV siècle en souvenir des 70 vieillards choisis par Moïse comme conseillers. Depuis 1958, ils se sont rapidement multipliés et sont plus de 190 en 2004. Parfois, pour des raisons diverses, le nom d’un cardinal n’est pas divulgué : il est nommé « in petto ».
Depuis 1962, les cardinaux sont toujours évêques. Les titres de cardinal-évêque, cardinal-prêtre et cardinal-diacre que portent les cardinaux sont des survivances historiques purement honorifiques.
Le traitement d’un cardinal est de l’ordre de 1 500 € par mois à quoi s’ajoutent des avantages en nature, en matière de logement notamment.
La représentation géographique des différents pays est bien assurée : 67 pays ont un ou plusieurs cardinaux ; 99 sont Européens, 33 Latino-Américains, 19 Nord-Américains, 18 Asiatiques, 16 Africains, 5 Océaniens. Mais les effectifs du sacré collège varient constamment en fonction des décès et des désignations de nouveaux
cardinaux par le pape. Seuls sont électeurs les cardinaux de moins de 80 ans. Les Italiens qui ont été longtemps majoritaires sont encore les plus nombreux, une quarantaine au total. Il y a 14 cardinaux américains des Etats-Unis, 8 Brésiliens et autant d’Allemands, 7 Français ainsi que des Polonais, etc. Les pays asiatiques et africains ont rarement plus d’un cardinal par pays. Curiosité, un cardinal libanais, mort en 1994, portait le nom de Khoraïche, celui de la tribu du prophète Mahomet.
Le support territorial de l’Eglise catholique est l’Etat du Vatican, reste des Etats Pontificaux institués dès l’an 754 pour mettre le pape à l’abri des influences politiques.
La superficie du Vatican est de 44 ha et comprend quelques immeubles de Rome et la résidence papale de Castel Gandolfo, à 25 km de la ville.
Il n’y a environ que 350 « citoyens » du Vatican qui ne le sont qu’à titre provisoire, en fonction de leur charge.
Depuis 1970, les régiments du Vatican, la Garde noble, la Garde palatine et la Garde pontificale, ont été supprimés. Seuls subsistent une centaine de Gardes suisses. En revanche, les cinq ordres de chevalerie, à vrai dire peu onéreux, sont maintenus ; l’ordre du Christ est réservé aux souverains et chefs d’Etats catholiques ; l’ordre de l’Eperon d’or (!) et celui de Pie IX sont destinés à des souverains ; l’ordre de Saint-Grégoire le Grand et celui de Saint-Sylvestre honorent les laïcs.
On imagine les problèmes juridiques complexes que pose, en droit international, une entité aussi originale que l’Eglise catholique.
Sa « souveraineté spirituelle » consiste à exercer un pouvoir spirituel sur ceux qui se réclament du catholicisme, en particulier les prêtres et les évêques, et à disposer de juridictions ecclésiastiques.
Le pouvoir spirituel implique de disposer de libertés fondamentales que tous les pays ne sont pas prêts à reconnaître au Saint-Siège. Outre la liberté de conscience qui ne peut être contrôlée mais doit pouvoir s’exprimer par la liberté religieuse, l’Eglise revendique la liberté de disposer d’un patrimoine, de fonder des congrégations, de former des prêtres et de choisir les évêques.
De plus, la doctrine de l’Eglise en matière de droit matrimonial et d’éducation peut interférer, selon les pays, avec les dispositions de la loi civile. Des accords particuliers doivent être négociés au cas par cas avec les autorités des différents pays.
D’une façon générale, l’Eglise qui, avant Vatican II, recherchait des privilèges et une symbiose avec les gouvernements des pays « chrétiens », a pris délibérément, depuis le concile, le parti d’une « laïcité » séparant ses compétences de celles de l’Etat. Ainsi il n’y a plus aujourd’hui que de
es pays dont la République dominicaine, qui aient maintenu dans leur nstitution une référence au catholicisme1.
C°Désormais, l’Eglise catholique ne devrait plus s’empêtrer, comme ce fut cas longtemps, dans des intérêts politiques mal compris où elle n’avait 6 e faire » Elle retrouve ainsi une « virginité » qui, paradoxalement, la rend politiquement beaucoup plus influente comme en témoigne le rôle déterminant qu’elle ajoué dans l’élimination de certains dictateurs (Duvalier en Haïti, Marcos aux Philippines…).
C’est donc en étant elle-même que l’Eglise peut rayonner ; son devoir est de se consacrer à son propre progrès spirituel, seul susceptible de convaincre ceux qu’elle n’a pas encore touchés. Aujourd’hui donc son effort d’organisation interne recherche cette efficacité. La structure de la « paroisse », adaptée à la société rurale, présente des faiblesses en milieu urbain où les fidèles ont des besoins plus diversifiés et disposent d’un choix d’églises entre lesquelles s’exerce une concurrence de qualité.
A côté de « l’administration territoriale » de l’Eglise que constituent les paroisses, il existe depuis les premiers siècles d’autres structures qui répondent à d’autres objectifs, comme les ordres religieux ou les congrégations. La règle qui les institue fixe à chacune des priorités telles que la prière, la prédication, l’action missionnaire ou sociale.
Les responsables de ces organismes relèvent, selon les cas, de l’évêque du lieu ou d’un commandement centralisé directement rattaché au Saint- Siège. En outre, des laïcs prennent de plus en plus de responsabilités dans l’Eglise.
Enfin, lorsque le besoin s’en fait sentir, des structures de réflexion et de décision sont réunies pour traiter des problèmes généraux de l’Eglise : ce sont les conciles et les synodes. Les deux mots, l’un latin et l’autre grec, sont équivalents, mais le premier s’est spécialisé dans le sens d’assemblée solennelle des évêques du monde entier tandis que le second s’applique à des réunions régionales ou locales. Dans les deux cas, des prêtres et des laïcs, spécialistes des sujets traités, y participent au moins à titre consultatif.