Catholicisme et développement
Contrairement au confucianisme et au protestantisme, religions assez ouvertes, le catholicisme s’oppose, consciemment ou inconsciemment, par tous ses puissants moyens, au développement. Consciemment ou inconsciemment, car par certains côtés cette religion ou plutôt ses fidèles n’ont jamais hésité à s’investir dans l’évangélisation, dans l’éducation, dans l’organisation de la cité, dans le pouvoir temporel, dans la culture comme dans les conquêtes, sans oublier la santé et l’aide apportée aux plus démunis. Et cela avec un courage, un dévouement, une abnégation rarement rencontrés dans les autres religions. Au cours de la seule année 1995, 32 missionnaires ont été tués, selon la congrégation pour l’Évangélisation des peuples.
Apparaît une curieuse situation, une dualité que l’on retrouvera continuellement dans l’histoire de l’Église catholique, dans sa volonté théorique à faire le bien mais dans son effrayante capacité à répandre le mal, la violence, la misère, la guerre. Exagération ? C’est au sein du monde catholique que s’opère la grande rupture entre le monde développé et le monde sous-développé. D’un côté des pays européens influencés par la Réforme et qui ont pratiquement le même niveau de vie que leurs voisins protestants ; de l’autre côté les pays d’Amérique latine restés éloignés des idées de la Réforme et qui sont encore extrêmement pauvres, violents, inégalitaires malgré un demi millénaire de présence catholique ; et cela sans parler des pays catholiques d’Afrique centrale où les églises deviennent des mouroirs. Comment expliquer cette rupture, cette
fracture au sein du monde catholique ? Curieusement un pays catholique ne semble pouvoir se développer que s’il adopte la mentalité, les réflexes, les mœurs protestantes dans la structure de la société, du pouvoir, de la famille ou dans la façon de conduire une automobile !
Si les différences climatiques ne semblent pas de nature à pouvoir expliquer le retard des aires catholiques, il n’en est pas de même de la structure familiale dominante dans les pays catholiques d’Europe et d’Amérique – à savoir le système bilatéral non vertical – qui semble moins dynamique que le système bilatéral vertical, dominant dans les pays protestants. Mais, cela étant dit, les spécificités religieuses incontestables développées précédemment et récapitulées ci-après sont quand même de nature à expliquer une bonne part du retard des pays catholiques par rapport aux pays protestants ou confucianistes.
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