Dieu, roi suprême d’Israël: Le roi, lieutenant de Dieu
Nous avons assisté à la naissance de la royauté en Israël, et avec elle, ce qui nous intéresse au plus haut point, à la naissance du mot « Messie ». Puisque, primitivement, était appelé messie celui qui avait reçu l’onction d’huile qui le faisait roi. Et nous avons jusqu’ici fait connaissance avec les trois premiers rois, les trois premiers messies d’Israël, Saül, David et Salomon.
On se souvient que cette idée de royauté est née dans l’espoir que l’unification de toutes les tribus d’Israël sous un chef unique serait un gage de paix et de prospérité pour l’ensemble des descendants d’Abraham. Pendant tout un temps, on a donc beaucoup misé sur cette nouvelle institution de la royauté ; et on a peu à peu développé une théorie, on pourrait dire une idéologie de la royauté : en un mot ce que doit être le roi idéal.
Car Israël, sur ce point, se distingue des autres royaumes : la grande idée, c’est que Dieu seul reste le véritable roi d’Israël ; par exemple, les Psaumes appliquent souvent à Dieu lui-même tout un vocabulaire de cour : on parle de sa majesté, de sa gloire, sa puissance, sa force, ou encore de sa « main puissante » ; on dit qu’il trône, on l’appelle « roi éternel », ou bien encore on dit qu’il est « terrible » et « redoutable », ce qu’on aimait bien dire des rois pour se persuader qu’avec eux les ennemis n’avaient qu’à bien se tenir.
Et c’est bien parce que, de tout temps, on pense là-bas que Dieu seul est le véritable souverain d’Israël (depuis l’Alliance conclue avec Abraham) que le prophète Samuel avait eu tant d’états d’âme pour accepter de consacrer un homme comme roi d’Israël. Tout roi en Israël n’était-il pas l’usurpateur d’un pouvoir qui n’appartenait qu’à Dieu ? On peut donc parler là-bas d’un véritable projet de théocratie.
Et, du coup, logiquement, le roi de la terre, puisque roi de la terre il y avait, n’était que le représentant de Dieu, son « lieutenant », au sens étymologique de « tenant lieu » ; ce qui veut dire qu’il est choisi expressément par Dieu (par l’intermédiaire des prophètes évidemment) ; et qu’il doit gouverner à la manière de Dieu : c’est-à-dire assurer au peuple la paix, la justice et la sécurité au nom de Dieu.
A ce point de vue, le jugement porté sur chaque roi dans les livres historiques de la Bible est très révélateur : la première chose qu’on note, c’est son obéissance ou sa désobéissance aux volontés de Dieu. Par exemple, le deuxième livre des Chroniques (qui se présente comme des annales de la vie à la cour) écrit :
« Akhaz avait vingt ans lorsqu’il devint roi et il régna seize ans à Jérusalem. Il ne fit pas ce qui est droit aux yeux du Seigneur. » De son père, Yotam, on avait dit juste l’inverse: « Il fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur. » Et de son fils, Ezéchias, on dit aussi : « Il fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur, exactement comme David son père»
David n’est pas le père d’Ezéchias, évidemment, puisque trois cents ans environ les séparent. Mais le rapprochement avec David est intéressant : on veut dire par là que le roi Ezéchias qui est félicité de cette manière a heureusement renoué avec la saine tradition de la royauté inaugurée avec Saül puis David : il est en quelque sorte le fils spirituel de David.
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