La scientologie
Cette organisation se donne le nom d’église en précisant qu’elle est une « philosophie religieuse appliquée ».
Le fondateur de la scientologie est un Américain du nom d’Hubbard ; il a écrit son ouvrage de base, intitulé La Dianétique, science moderne de la santé mentale après avoir publié précédemment plusieurs livres de science- fiction. En 1954, il fonde en Californie la première Eglise de scientologie puis, après des succès divers, il disparaît de la scène publique en 1977 sans qu’on sache s’il est mort ou vivant.
Malgré des difficultés nombreuses, cette organisation est présente dans plus de 30 pays et elle compterait plus de 2 millions d’adeptes. On évalue ses revenus, rien qu’aux Etats-Unis, à 150 millions de dollars par an.
C’est donc un réel succès qui semble incroyable quand on se penche sur ce que cette « église » propose. A l’encontre des religions qui se préoccupent d’abord du destin spirituel de l’homme et en déduisent ensuite des règles de vie et de comportement, la scientologie déclare vouloir avant tout améliorer le comportement et seuls les individus dûment sélectionnés entrent plus avant dans le système.
Cette trouvaille ne manque pas de finesse : il est facile de racoler des passants, de préférence désœuvrés, pour leur faire remplir un questionnaire analysant leur comportement. Fatalement, il apparaît quelque chose qui ne va pas : chacun est toujours un peu dépressif, instable ou malheureux.
La scientologie déclare alors détenir la solution scientifique infaillible à ce cas préoccupant. Le sujet qui se laisse tenter devient intéressant : on peut lui vendre des séances d’audition ou de purification et surtout une abondante littérature scientologique. Si l’intéressé est désespérément à la recherche d’une solution à ses problèmes, il se sent compris par ces gens sûrs d’eux-mêmes qui emploient un vocabulaire d’autant plus savant qu’il est incompréhensible.
Il n’y a dans tout cela aucun contenu spirituel et si l’on recherche quelle
vision du monde sous-tend cette psychothérapie, on tombe alors en pleine science-fiction : nous sommes habités par des êtres venus d’une autre planète à la suite d’une guerre des étoiles et ces êtres sont prêts à nous apporter la paix, la santé, la puissance et le bonheur si nous abandonnons notre « mental réactif », c’est-à-dire, en interprétant, notre capacité de réfléchir.
Tout se passe comme si l’astuce de l’organisation consistait à sélectionner, grâce au questionnaire, des gens psychiquement faibles ou vulnérables pour ensuite les exploiter jusqu’aux limites de leur crédulité. C’est le côté « scientifique » de la méthode qui repose sur une analyse de marché apparemment bien faite, d’après les résultats constatés.
Est-ce que la lecture des écrits de Hubbard dans une ambiance recueillie mérite que la scientologie se désigne sous le nom de religion ?
Selon les critères habituels, sûrement pas, mais le nom de religion ne bénéficie d’aucune protection juridique, comme c’est le cas des produits du commerce. C’est pourquoi un arrêt de la cour d’appel de Paris de 1980 n’a pu que reconnaître la qualité de religion à « l’Eglise de la Nouvelle Compréhension », autre nom de la scientologie.