Taoïsme et confucianisme
Ah la belle religion que voilà ! Le Taoïsme est une des rares religions, si pas la seule, aimant tellement la vie, la vie d’ici-bas, qu’elle tend, par des pratiques aussi diverses que bizarres, à obtenir l’immortalité physique ; l’homme naît mortel mais aucune malédiction ne vient le condamner à une mort certaine : il ne tient qu’à lui d’y échapper. Comment naquit le Taoïsme ? A l’origine il se cristallisa à partir des croyances populaires ancestrales lorsque les hommes aspirèrent à avoir des relations plus personnalisées avec leurs dieux. La grande époque du Taoïsme s’étend du IIIe siècle avant J.-C. au VIIe siècle de notre ère mais son influence et même son culte se sont maintenus jusqu’à nos jours. Au cours des siècles le Taoïsme servit d’antidote au confucianisme trop rigide, trop bureaucratique et pour tout dire peu susceptible d’enthousiasmer les grandes masses paysannes chinoises, restées foncièrement chamanistes. Le Taoïsme c’est la Voie, la recherche de la liberté et de l’autonomie au travers de la nature et en accord profond avec le mouvement de l’univers. C’est un cri de liberté naturaliste contre l’assujettissement à une éthique culturelle petite-bourgeoise de mandarins satisfaits. Cette religion rebelle conduira ses adeptes aussi bien au plus pur mysticisme qu’à la révolte ouverte contre le système étatique.
Le Taoïsme repose sur deux ouvrages essentiels : le Tao-tô king, livre du Tao écrit par le « Vieux Maître » Lao-Tseu et le Tchouang- tseu, ouvrage portant le nom de son auteur. Que nous disent les historiens de ces deux maîtres et de leurs œuvres ? A vrai dire peu de chose, ils ne peuvent même pas affirmer que Lao-Tseu ait réellement vécu. Par contre ils parlent abondamment des mythes qui entourent ces personnages. Ainsi Lao-Tseu aurait été un contemporain de Confucius, son cadet d’un demi-siècle, qu’il aurait même rencontré. Déçu par les mœurs de la société de son époque, il aurait décidé de quitter le pays et d’immigrer vers l’ouest. Mais un garde frontière le reconnut et le supplia de fixer son enseignement par écrit, ce qu’il fit sous forme de dictons et de maximes souvent assez énigmatiques et paradoxales.
Qu’est ce que le Tao ? Pour autant que l’on puisse donner une réponse à cette question, c’est le grand principe créateur et régulateur, le système parfait de l’univers. Le Tao-tô king ne nous aide que modestement à approfondir ce principe. Dès le début il affirme qu’un « Tao dont on peut parler n’est pas le Tao permanent ». Ce Tao permanent doit être considéré comme la « Mère du monde, la matrice de l’Univers, un « néant » mais rempli de potentialités et d’efficacité : « Le Tao donna naissance à l’Un. L’Un donna naissance aux Deux. Les Deux donnèrent naissance aux Trois. Les Trois donnèrent naissance aux dix mille êtres » (Chap. XLII). Si cela n’est pas tout à fait évident c’est qu’il convient de chercher le « mystère qui est au fond du mystère ». Et pour cela il « suffit » d’entrer en état permanent de non-désir car le désir, la passion entraînent une perte de vitalité.
Vidéo : Taoïsme et confucianisme
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