Le bouddhisme : Les deux véhicules
Le Grand Véhicule, le Mahayana naîtra peu après, au Ier siècle de notre ère et empruntera la voie nord vers la Chine, la Corée, le Japon et le Tibet. Il se réfère à des textes apocryphes. De nouveaux Bouddhas apparaissent sous des formes antérieures du Bouddha dans le cycle des renaissances : Bouddha de l’Avenir, du Futur ou du Passé, Bouddha de l’Ouest. Au Bouddha historique, le Grand Éveillé, le Grand Véhicule ajoute un Bouddha cosmique. Ensuite apparaissent les bodhisattvas, personnages qui ne veulent pas devenir « éveillés » et refusent le nirvana pour rester près des hommes et les aider à atteindre l’état suprême. A l’origine, le bouddhisme était très strict et engageait chacun à réfléchir sur son destin selon une démarche personnelle. Ensuite, le Grand Véhicule apporta le Bouddha de la compassion, les figures sacrées, les temples, les cérémonies qui confortent l’homme dans son travail en quête de spiritualité. Une comparaison peut être tentée avec le christianisme : dans le protestantisme, l’homme est seul avec les textes sacrés, chez les catholiques, les églises sont somptueuses, le clergé triomphant, les rituels et les cérémonies portent le fidèle dans sa démarche spirituelle.
Qu’il soit réservé aux hommes de pratique rigoureuse par le Petit Véhicule ou à un large public par le Grand, le bouddhisme est ouvert aux hommes de bonne volonté. A cet égard, il vient en réaction contre le brahmanisme indien où la caste des prêtres a beaucoup d’importance et de pouvoir. Il s’étalera ensuite en sectes nombreuses et notamment en la voie tantrique, plus ésotérique, au Tibet. Comme on l’a vu plus haut, il se diversifiera et s’adaptera à toutes les cultures, avec une souplesse étonnante : en Chine, Bouddha prend quelquefois l’apparence d’un fonctionnaire ou d’un militaire !