Le melting-pot du nouvel Etat d’Israël
Tous ces hommes aux cultures, habitudes et mentalités différentes semblent parfaitement s’intégrer dans le nouvel État grâce à l’apprentissage et à la pratique de l’hébreu et grâce au formidable dynamisme qui semble jaillir de ce mixage culturel. Ce dynamisme est sans doute comparable à celui qui devait animer les premiers colons du Nouveau Monde et ne semble pas être d’ordre spécifiquement religieux. L’intégration fut également favorisée par des créations aussi originales et utopiques que les Mochavim et les Kibboutzim, ces exploitations communautaires qui permirent de mettre en valeur les potentialités agricoles du pays. Par comparaison aux décevants résultats des kolkhozes russes, les kibboutzim sont des communautés très performantes, probablement parce que, contrairement aux premiers, ils fonctionnent suivant des règles souples et démocratiques choisies librement par des volontaires unis par un même idéal davantage peut-être que par une même religion.
Toutefois, depuis quelques années apparaissent d’inquiétants phénomènes politiques, ethniques, racistes et religieux : « Tout se passe en effet comme si Israël était devenu une fédération de tribus » dit le journaliste israélien Ben Simon (1997), auteur d’un livre à succès sur les nouvelles dissensions juives. En retrouvant sa terre, le peuple d’Israël aurait-il aussi retrouvé ses vieux démons ?