Les facteurs et les théories du développement : Les lois mathématiques de la croissance
Nombreuses sont les théories essayant d’expliquer le développement ou le sous-développement. Comme déjà dit, celui-ci ne doit pas être confondu avec la croissance économique. Toutefois celle- ci, par sa propre dynamique, peut apporter un tel accroissement de biens et richesses diverses qu’elle a finalement un impact sur tous les aspects de la vie : santé, éducation, culture, politique. La société se transforme alors en profondeur, elle se « développe ». La croissance économique est un phénomène marginal qui ne prend toute son importance qu’à long terme. Considérons deux hommes nés le même jour dans deux pays voisins, d’un million d’habitants, chacun ayant exactement le même produit national brut et une démographie stabilisée. Supposons que l’économie du premier pays stagne mais que celle du second ait un taux d’accroissement annuel d’un peu plus de 3 %. (Le taux annuel d’accroissement de 3,041 %, appliqué à une valeur quelconque, multiplie cette valeur par 20 en un siècle et par 400 en deux siècles ! Des taux de ce niveau sont fréquemment rencontrés en économie et en démographie). Après une année l’écart entre les deux sociétés ne sera évidemment que de 3 % et il serait bien difficile d’y déceler la moindre différence. Mais quand ces hommes fêteront leur vingt-cinquième année, le produit national brut du second pays sera déjà supérieur au double du premier. Enfin si nos deux hommes fêtent ensemble leur centenaire, ils s’étonneront qu’un pays soit devenu vingt fois plus riche que l’autre !
L’accroissement démographique suit les mêmes règles mathématiques implacables. Reprenons nos deux pays et supposons que l’accroissement du revenu dans la deuxième société favorise la démographie qui du coup s’accroît aussi d’un peu plus de 3 % annuellement. Dans ces conditions, après un petit siècle le second pays aurait une population de vingt millions d’habitants. Mais le niveau de vie n’aurait pas changé. Et après un autre siècle la population atteindrait quatre cent millions d’individus !
Ces simples règles mathématiques expliquent sans doute à elles seules la moitié des problèmes du sous-développement… et du développement. Elles montrent aussi les limites obligées tant du développement économique que démographique : il est en effet impossible que dans un siècle nous mangions 20 fois plus en conduisant 20 voitures tout en regardant 20 télévisions. Par contre il est tout à fait concevable de travailler 20 fois moins et très souhaitable que nous ne soyons pas 20 fois plus nombreux !
La croissance étant toujours marginale, même de très légères différences dans le comportement, dans les habitudes, dans le travail, dans l’épargne, peuvent le favoriser ou le bloquer. Ce sont ces légères différences qui, à long terme, ont induit les écarts importants constatés entre les nations. Certains facteurs peuvent avoir des effets bénéfiques sur la croissance tandis que d’autres peuvent avoir des effets négatifs. Si dans une société les différents facteurs ont tous un effet positif, il est évident qu’il y aura effet multiplicateur et que la croissance sera particulièrement rapide. Et inversement. Ces lois mathématiques permettent de deviner l’impact que peuvent avoir, à long terme, les religions en influençant, même un tant soit peu, l’accroissement marginal de l’économie ou de la démographie.
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