Les papes
On compte à ce jour 264 papes. Le premier, saint Pierre, était galiléen ; il a été désigné par Jésus-Christ comme chef des apôtres et mourut martyr à Rome vers l’an 66. Dès le second pape, Lin, mort en 76, sont apparus les innombrables papes italiens. Cependant, l’Eglise des premiers siècles a connu trois papes africains (Victor Ier, 189-199; Miltiade, 311-314; Gélase Ier, 492-496), six Syriens, une dizaine de Grecs et quatorze Français ainsi que des ressortissants de pays divers (Hollande, Allemagne, Espagne, Portugal, Angleterre, Albanie…).
Jean-Paul II est le premier pape polonais ; depuis 1523, tous les papes étaient italiens.
A certaines périodes troubles comme au XII et au XV siècle, des
rivalités ont conduit à l’élection de plusieurs papes par des factions rivales. L’Eglise ne retient que l’un d’eux comme légitime.
L’appellation de pape remonte au IXe siècle ; auparavant elle pouvait s’appliquer, de façon honorifique, à n’importe quel évêque.
Les moyens modernes de transport et de communication ont passablement modifié le rôle et l’image du pape. Il est devenu une « vedette » qui mobilise des foules gigantesques et peut prendre connaissance sur place des réalités diverses de l’Eglise. Le catholicisme bénéficie ainsi, pour de simples raisons de structure, d’une « publicité » inaccessible aux autres religions.
Le pape est à la tête d’une véritable administration, la Curie romaine, chargée à la fois des affaires de l’Etat du Saint-Siège et de celles de l’Eglise. Les organes de la Curie sont les suivants :
– la Secrétairerie d’Etat, qui traite des affaires publiques de l’Eglise et joue un rôle comparable à ceux des services d’un premier ministre ;
– dix congrégations pontificales qui sont, en quelque sorte, les ministères de l’Eglise ;
– trois secrétariats ;
– trois tribunaux ;
– des commissions pontificales, des conseils et des offices divers.
Les nonciatures apostoliques, ambassades du Vatican à l’étranger, relèvent de la Secrétairerie d’Etat.
Les dix congrégations pontificales, qu’il ne faut pas confondre avec les congrégations religieuses, sont les suivantes :
– la congrégation pour la Doctrine de la foi, anciennement Saint-Office ;
– la congrégation pour les Eglises Orientales ;
– la congrégation pour les Evêques ;
– la congrégation pour la Discipline des sacrements ;
– la congrégation pour le Culte divin ;
– la congrégation pour la Cause des saints, une sorte de ministère des Anciens Combattants ;
– la congrégation pour le Clergé ;
– la congrégation pour les Religieux et les instituts séculiers ;
– la congrégation pour l’Education catholique ;
– la congrégation pour l’Evangélisation des peuples, ou de la propagation de la foi.
Les trois secrétariats traitent respectivement de l’unité des chrétiens, des non-chrétiens et des non-croyants.
Les trois tribunaux sont :
– le Tribunal suprême de la signature apostolique, qui joue le rôle d’une ‘cour d’appel, d’une cour de cassation et d’un tribunal administratif;
le tribunal de la Rote où siègent 20 juges, tous des hommes, instruit exclusivement des demandes d’annulation de mariage (environ 300 cas par an, dont quelques dizaines à titre gratuit) ; la Pénitencerie apostolique, chargée des affaires de conscience, par exemple l’exécution ou la relève d’un vœu.
Les commissions, conseils et offices sont des organismes spécialisés comme, par exemple, l’office des statistiques ou la commission «justice
et paix ».
Parmi les services annexes, signalons que Radio-Vatican émet en 40 langues, dont le japonais, hindi, le tamoul, l’amharique, le chinois
mandarin…
Pour diriger ou superviser cette administration, le pape dispose de conseillers personnels, les cardinaux, dont l’ensemble constitue le Sacré Collège. Ce sont les cardinaux qui, au décès du pape, élisent son successeur.